Il est désormais le leader officiel de la liste conjointe du PS et de Place Publique pour les élections européennes qui auront lieu en juin prochain. Cependant, même si sa candidature suscite beaucoup d’intérêt dans les médias, la « vague Glucksman » ne semble pas avoir lieu et des voix s’élèvent pour l’accuser d’être « hors-sol ».
La tête de liste pour les élections européennes du Parti socialiste et de Place publique est annoncée
Raphaël Glucksmann a été officiellement nommé comme candidat principal du Parti socialiste et de Place publique pour les élections européennes, le samedi 24 février. Cette décision n’est pas surprenante puisqu’il occupe le même poste depuis cinq ans. Glucksmann était sans adversaire, aucune personne du Parti socialiste n’ayant manifesté l’intention de le défier pour la position de tête de liste. Son organisation politique, Place Publique, tirera des avantages de cette nomination avec trois sièges hautement probables à pourvoir sur la liste.
Avec son expérience de député du Parlement européen, Raphaël Glucksmann est un choix évident comme candidat. Il a de grands projets pour ces élections, avec notamment l’ambition de se hisser à la troisième place du podium final, juste après le Rassemblement national (RN) et Renaissance. Cependant, le choix de cette tête de liste met en avant les problèmes auxquels la gauche est confrontée.
La popularité de Raphaël Glucksmann auprès des médias est en contradiction avec sa position politique précaire. Malgré une certaine faveur médiatique, l’« effet Gluckmann » n’a pas vraiment pris. Les sondages actuels le placent à environ 7 ou 8 % des intentions de vote, à peine plus que les 6,19% qu’il avait obtenus en 2019. C’est loin derrière les tandems RN-Renaissance.
L’homme des villes au Salon de l’agriculture
Raphaël Glucksmann est un intellectuel engagé en faveur des droits de l’homme. Cette image séduit les électeurs urbains très diplômés, mais approfondit le fossé entre la gauche et les classes populaires. François Ruffin, le député Insoumis de la Somme, lui a reproché en janvier dernier d’être « hors-sol », « déconnecté » et l’image d’une « élite arrogante » dans une lettre ouverte. De plus, plusieurs membres du PS se plaignent du manque de diversité et de la non-présence d’ouvriers sur la liste qu’il dirige.
Glucksmann tente de rectifier cette perception. Le candidat des villes, tel qu’il est défini, s’est rendu au Salon de l’Agriculture le dimanche 25 février. Cependant, cette visite protocolaire met en évidence les challenges auxquels il fait face. Raphaël Glucksmann est un fervent pro-européen, un gardien qui a toujours mis en garde contre le danger que représente Vladimir Poutine et un défenseur inconditionnel de la résistance ukrainienne. Mais ce week-end, ce sont les préoccupations des agriculteurs qui ont dominé le débat politique. Le deuxième anniversaire du déclenchement de l’agression russe en Ukraine n’a suscité que peu d’intérêt de la part de l’opinion publique et des politiques, alors que c’est une question cruciale pour l’avenir du continent européen.