Le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques ne perçoit pas de salaire pour son travail, mais il est tout de même rémunéré à travers des paiements effectués à sa société sous forme de factures.
Le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Tony Estanguet, fait l’objet d’une enquête sur les conditions de sa rémunération. Le Parquet national financier (PNF) mène cette investigation, ce qui a suscité l’étonnement du Cojop, qui n’a pas été préalablement informé de l’ouverture de cette enquête. Le montant de la rémunération de Tony Estanguet s’élève à 270 000 euros brut par an, avec la possibilité d’évoluer dans la limite de 20% en fonction de certains critères de performance. Cette somme n’a pas été modifiée depuis 2020. Cependant, selon le comité, son caractère lucratif a été confirmé par un rescrit fiscal, ce qui le place dans une catégorie particulière en termes de gestion des salaires.
La rémunération de Tony Estanguet est versée via une société qu’il a créée, sous forme de bénéfices non commerciaux. Cette décision a été validée par un comité des rémunérations composé d’experts indépendants. Le montant des factures est également soumis à un audit annuel par une cellule interne indépendante. Ces pratiques, bien que non obligatoires légalement, sont mises en place dans un souci de transparence.
Le montage financier autour de la rémunération de Tony Estanguet interroge en raison de son statut de président du comité et de prestataire en même temps. Cette situation a été soulignée dans deux rapports de l’Agence française anticorruption (AFA) qui ont relevé des risques d’atteintes à la probité et de conflits d’intérêts. Dès l’attribution des Jeux à Paris, la question des rémunérations des principaux dirigeants du comité d’organisation avait fait polémique, avec des soupçons de salaires élevés, immédiatement démentis par Tony Estanguet. En somme, cette affaire vient s’ajouter à trois autres enquêtes financières distinctes sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, notamment en ce qui concerne des soupçons de favoritisme et de détournements de fonds publics lors de l’attribution des marchés.