Juste avant le vaste dialogue convoité par Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture, le samedi 24 février, Raphaël Haddad, expert en communication politique et initiateur de l’agence de communication Mots-Clés, fournit son point de vue dans le 12/13 info.
Quelle direction prend le grand débat voulu par Emmanuel Macron lors du Salon de l’agriculture le samedi 24 février ? Selon l’expert en communication politique, Raphaël Haddad, intervenant pour le 12/13 info le vendredi, « Il faut changer de stratégie ». Il considère cette initiative comme une « faute tactique » de la part de l’Élysée. Dans la logique de la mobilisation agricole, le Salon de l’agriculture devait être l’acte final. En relation avec la dynamique démocratique actuelle, ce n’est pas réellement le bon moment pour un débat. C’est le temps de la finalisation, de la synthèse ou de la projection vers l’avenir, précise le créateur de l’agence de communication Mots-Clés.
Emmanuel Macron a réveillé la colère de tous
Le format du débat est celui qui semble le plus approprié à Emmanuel Macron, selon Raphaël Haddad. Qu’importe le thème, le président tente, via un grand, moyen ou petit débat, de reprendre le contrôle des choses. Cette fois cependant, il pense que le président a tenté d’utiliser la même méthode sans vraiment prendre en compte le contexte et le timing de ce débat public. Pour lui, le résultat est que Macron a ravivé la colère de tous, sur une base de confiance qui était déjà extrêmement précaire.
Au-delà de l’erreur dite « tactique » de l’Élysée, Raphaël Haddad pointe du doigt une « fausse manœuvre politique » de la part du syndicat agricole FNSEA, qui a décliné l’invitation à participer au débat. Il analyse : « On ne peut pas affirmer, à deux semaines d’intervalle, que l’on est satisfait au point de renvoyer les camions dans les fermes, et deux semaines plus tard juger la situation tellement désastreuse que l’on ne veut même pas prendre la peine de répondre à l’invitation du président. »