La Chambre des députés n’est pas en session cette semaine, cependant, les parlementaires de Renaissance sont impatients de recevoir un plan d’action. Selon Matignon, ils seront informés de la prochaine étape dans le courant de la semaine suivante.
À la fin de leurs congés, en début de semaine prochaine, les parlementaires du groupe Renaissance devraient découvrir avec enthousiasme un agenda législatif pour les mois à venir, qu’ils attendent depuis longtemps. À l’heure actuelle, le gouvernement est toujours en train de réfléchir à ce programme, tandis que l’incertitude qui plane pèse sur le moral des députés. Le ordre du jour prévoit notamment l’examen du projet de loi sur la sécurité nucléaire à partir du 11 mars, ainsi que la loi sur l’agriculture, qui devrait être examinée avant les élections européennes.
Néanmoins, le planning législatif comporte principalement des projets de lois proposés par les députés eux-mêmes. Ces textes, généralement moins élaborés que ceux préparés par le gouvernement, vont de l’intensification des peines judiciaires pour les crimes de haine raciste ou antisémite jusqu’à la professionnalisation des praticiens de la danse. Un député de la Renaissance a critiqué ces projets de loi, les décrivant comme des « documents sans réelle portée ni division ». Un autre a clarifié avec une pointe d’ironie : « Il y a tellement de ces propositions de loi que nous pourrions occuper les élus avec des diversions jusqu’au prochain terme parlementaire ».
« La majorité parlementaire se sent exclue »
Par contre, les parlementaires de la majorité sont impatients de travailler sur des projets de loi plus substantiels. Ils ont notamment hâte de plancher sur la « loi Macron 2 », censée « libérer l’économie », ou la prochaine loi sur le logement, considérée comme une priorité. Et si ces députés ont si faim de travail, c’est parce qu’ils savent que, faute de majorité absolue, le gouvernement privilégiera le plus souvent possible les décrets plutôt que les lois. Une ministre explique cette stratégie : « Il faut obtenir des résultats sur les questions qui préoccupent les Français au quotidien : pour l’éducation, il faut des enseignants face aux élèves, pour la santé, des médecins, et cela ne passe pas par des lois ».
Ces interventions par le biais de décrets contribuent à l’atmosphère de morosité. « La majorité parlementaire se sent exclue », avoue une députée. Un conseiller de l’exécutif tempère : « Attal a promis d’inclure tout le monde, cela demande du temps ». Le gouvernement, au complet depuis seulement 10 jours, à peine le temps nécessaire pour finaliser des projets de loi. En outre, ce sentiment de lassitude parlementaire est courant lors des transitions gouvernementales, comme le confie un député : « c’est difficile pour tous ceux qui envisageaient d’occuper un poste ministériel ».