L’édile de Pau fait mention de désaccords concernant la stratégie à adopter au sein de l’Education nationale. Il critique aussi un « abîme qui s’est formé entre la province et la capitale ».
« Je ne ferai pas partie du gouvernement », a annoncé François Bayrou à l’AFP, mercredi 7 février. Le chef du MoDem déplore l’absence d’un « consensus clair sur la ligne politique à adopter », tandis que son nom était mentionné notamment pour le poste de ministre de l’Education nationale, suite à la clôture de son dossier dans l’affaire des assistants parlementaires de son parti. En outre, le leader politique assure avoir refusé le portefeuille des Armées.
« Il y avait deux secteurs qui, selon moi, méritaient un engagement total : le ministère de l’Education, qui traverse actuellement une crise de confiance qui vient de loin et que je pensais pouvoir résoudre, explique le haut-commissaire au Plan. Toutefois, de nombreuses discussions m’ont amené à conclure qu’il y avait une divergence d’opinion quant à la stratégie à adopter, ce qui est rédhibitoire pour moi. » Le second problème, selon François Bayrou, est le « fossé qui se creuse entre la périphérie et Paris, toutes les crises liées à l’aménagement du territoire et le désengagement croissant des citoyens vis-à-vis de l’action publique. »
Réunion des députés MoDem mercredi soir
Questionné sur une éventuelle intégration au gouvernement, le leader du MoDem avait initialement répondu , lundi sur France 2: « Mon principe, quand je suis engagé, est de toujours tout considérer. » Mercredi soir, suite à son annonce, François Bayrou devait expliquer en détails sa décision aux députés du MoDem, réunis au ministère de l’Agriculture dirigé par Marc Fesneau, selon des sources convergentes communiquées à 42mag.fr. Ces dernières précisent que ce « repas d’affaires était prévu depuis longtemps dans le contexte d’un séminaire de travail du groupe ».
François Bayrou « a peut-être pris acte d’une évolution à droite de ce gouvernement » , a déjà commenté Richard Ramos, député MoDem du Loiret, à 42mag.fr. « Nous avons un gouvernement parisien », insiste le député du centre. « Quant à nous, nous avons une certaine vision de la France, une vision ancrée dans le peuple français qui ne se gère ni à gauche, ni à droite, mais par le peuple et en province. »