Gabriel Attal a déclaré une modification prévue de la loi SRU, une réglementation qui impose aux municipalités de consacrer entre 20 et 25% de leur patrimoine immobilier à des logements à caractère social.
La promesse du gouvernement est d’ouvrir l’accès au logement social aux familles de classe moyenne, en laissant davantage de décision aux maires. Marylène Lillet, maire (Divers Centre) de Saint-Genis-Laval (Rhône), dévoile un projet qui comprend 30% de logements sociaux : « Ce sera une construction de 28 logements, dont neuf seront sociaux », explique-t-elle. Il serait possible qu’elle ait le dernier mot sur le choix des futurs locataires. « En donnant au maire la possibilité de privilégier ses concitoyens, cela va bénéficier à ceux qui sont bien installés dans la commune, qui ont un travail à proximité et dont les enfants sont scolarisés localement. Cela peut contribuer à ce que les gens restent là où ils souhaitent vivre », déclare-t-elle.
Les plus démunis risquent-ils d’être marginalisés ?
Le gouvernement a également pour objectif de revoir la loi SRU. Cette dernière impose aux communes d’avoir 20 à 25% de logements sociaux. L’option est envisagée d’inclure dans ce pourcentage des logements intermédiaires, conçus pour la classe moyenne. Toutefois, les organisations de logement social redoutent que les maires excluent les dossiers des familles les plus modestes. « Comment le Premier ministre peut-il garantir qu’il n’y aura pas de favoritisme ? » interroge Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat. Le coût de la construction pose un autre problème. « Le principal enjeu de l’habitat dans nos villes, c’est le coût du terrain », déplore Pierre Hurmic, maire (EELV) de Bordeaux (Gironde).