On peut prévoir des changements dans le secteur du caoutchouc. Des études sont en cours en Allemagne et aux États-Unis afin de perfectionner le processus d’obtention de latex à partir des pisselits, ce qui permettrait de fabriquer ces pneus à grande échelle.
Lorsque l’on brise une tige ou des racines de pissenlit, on remarque une petite substance blanche s’échapper, c’est du latex. Ce dernier peut être converti en caoutchouc, qui peut être utilisé dans la fabrication de pneus. Goodyear, située aux États-Unis, et Continental, en Allemagne, tâchent actuellement d’optimiser cette technique.
En ce moment, le caoutchouc naturel provient principalement des hévéas, ou les arbres à caoutchouc. Le latex est récupéré en saignant l’écorce de ces arbres, principalement en Asie du Sud-Est, mais aussi en Amérique du Sud et en Afrique.
Fabriquer son propre caoutchouc
Identifier une autre façon de produire ce caoutchouc est essentiellement une question d’autonomie. À l’heure actuelle, le caoutchouc naturel est considéré comme un « matériau critique » en Europe, au même titre que les terres rares, un groupe de 17 métaux essentiels aux technologies avancées (téléphones intelligents, disques durs, écrans, éoliennes, batteries pour voitures électriques, etc.). Cette dépendance aux importations depuis l’Asie est d’autant plus problématique que l’hévéa est une plante sensible aux maladies, ce qui a causé de nombreux problèmes en Amérique du Sud.
Il serait donc bienvenu d’identifier d’autres plantes productrices de latex, notamment celles qui peuvent pousser dans nos climats. Parmi les autres sources de cette sève caoutchouteuse, on trouve le guayule, un petit arbuste du désert mexicain, et le pissenlit. Le caoutchouc obtenu à partir de ces plantes est exactement le même. La différence réside uniquement dans la méthode de collecte. Pour obtenir le latex du pissenlit, il faut moudre ses racines.
Une demande croissante
C’est crucial d’avoir cette alternative pour les fabricants de pneus, la demande est en plein essor. C’est principalement dû aux voitures électriques, qui ont une accélération plus forte que les voitures à combustion. Cette accélération plus importante sollicite davantage les pneus, entraînant une usure plus rapide.
Le caoutchouc naturel est également indispensable pour l’industrie automobile car il permet de produire des pneus plus efficaces. Le caoutchouc dérivé de la pétrochimie donne des pneus de qualité inférieure, et plus polluants, ce qui est contraire aux efforts de décarbonation.
Pour l’instant, la production de caoutchouc à partir de pissenlit n’est pas économiquement viable, mais on cherche activement à améliorer le processus. Avec la hausse constante des échanges internationaux, on craint une contamination future des hévéas asiatiques ; la production de caoutchouc naturel pourrait alors chuter de manière significative. Ce serait désastreux s’il n’y avait pas d’alternative disponible.