L’Office Français de la Biodiversité (OFB) se trouve en plein chaos suite à l’initiation du mouvement de protestation des exploitants agricoles.
Des actions de protestation contre l’Office français de la biodiversité
Le vendredi 2 février, des protestataires ont une fois de plus attaqué les bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB). Une quarantaine d’agriculteurs membres de la Coordination rurale ont érigé des murailles de foin et déversé du lisier devant une station régionale de l’OFB à Mende, située dans le département de la Lozère. Le samedi précédent, le 27 janvier, des protestataires avaient ciblé le siège principal de l’OFB à Carcassonne, dans le département de l’Aude. Face à ces allégations persistantes d’harcèlement et de contrôles excessifs, les employés de l’OFB, dont la responsabilité est de faire appliquer le droit de l’environnement, se déclarent dépourvus. Ils dénoncent également ce qu’ils perçoivent comme un reniement de la part du gouvernement.
![Des dégradations au siège de l’Office français de la biodiversité à Carcassonne dans l’Aude, le 27 janvier 2024. (BOYER CLAUDE / MAXPPP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/42XI1YHuESvQMxopoeULIrTTYxA/fit-in/720x/2024/02/02/ofb-carcassonne-65bd611fe788a690143973.jpg)
Pareillement, il y eu des incidents de bâtiments vandalisés avec du fumier, voire incendiés, des employés menacés et certains ciblés personnellement. Tout cela, en dépit du premier ministre qui soutient les revendications de la FNSEA. « [L’OFB] sera désormais sous le contrôle du préfet, », a déclaré le ministre Gabriel Attal lors d’une rencontre avec les agriculteurs le vendredi 26 janvier. Son commentaire laisse sous-entendre qu’il faudrait peut-être se munir d’armes lors de contrôles de haies.
Guillaume Rulin, syndicaliste au EFA-CGC, est scandalisé : « C’était une semaine éprouvante et nous nous sommes sentis stigmatisés face aux problèmes de l’agriculture. Il est clair que la plupart des employés soutiennent aujourd’hui le monde agricole, et se retrouver ainsi mis en échec par notre propre administration a été vraiment très difficile à vivre. »
Au quotidien, les 3 000 employés de l’Office français de la biodiversité ont une variété de tâches à accomplir, comme le contrôle de la chasse et de la pêche, la lutte contre le braconnage, la gestion des ressources en eau, et le développement de projets environnementaux. Il y a aussi bien sûr les contrôles sur les exploitations agricoles. En 2023, ils ont effectué 2 700 inspections. « Avec 400 000 exploitations, nous n’avons inspecté qu’à peine 0,75 % des exploitations en France. Seules 86 ont fait l’objet d’un rapport pour non-respect des règles. Donc, lorsque nous entendons parler de harcèlement et de pression de la part des agents de l’OFB sur le monde agricole, nous sommes surpris », explique Guillaume Rulin.
Crise d’identité de l’OFB
Ces inspections sont actuellement en pause, et le personnel est préoccupé. Véronique Caraco-Giordano, secrétaire générale du syndicat national de l’environnement, s’inquiète du fait que l’existence même de l’OFB soit en jeu : « C’est dangereux pour les agents sur le terrain. Oui, il y a une sorte de peur, une anxiété de comprendre ce qu’on attend de nous. Nous sommes des agents engagés et très préoccupés par ce qui se passe concernant la dégradation de la biodiversité et de l’environnement en général. Et maintenant, on nous demande de ne plus faire référence aux infractions », explique-t-elle.
Elle estime que le soutien exprimé le jeudi précédent par le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu n’est pas suffisant. Pour essayer d’apaiser les craintes, il a prévu une autre réunion avec les agents de l’OFB la semaine suivante.