Le célèbre acteur, Jean Reno, sera l’invité d’honneur de l’émission « Le Monde d’Elodie » du 12 au 16 février 2024. Il parcourra l’historique de sa longue carrière à travers cinq de ses œuvres cinématographiques les plus marquantes. Depuis le mercredi 14 février, il joue dans la dernière réalisation de Claude Zidi Jr. « Maison de retraite 2 », où il partage l’écran avec Kev Adams et Daniel Prévost.
Jean Reno : portrait d’un acteur respecté et reconnu à l’international
Jean Reno, acteur de renom de la scène cinématographique internationale, nous fait l’honneur de passer une semaine entière sur 42mag.fr dans le Monde d’Élodie. C’est l’occasion d’explorer sa carrière marquée par de nombreuses collaborations avec des géants du cinéma. Issu d’une mixité franco-catalane et né à Casablanca, il est l’un des rares acteurs à avoir construit une carrière qui transcende les frontières.
Beaucoup se souviendront de lui pour la première fois en tant qu’Enzo Molinari dans Le Grand Bleu (1988) de Luc Besson. Dans son parcours impressionnant, il a brillamment interprété tous les genres cinématographiques, du thriller à la comédie en passant par le drame : Nikita (1990) et Léon (1994) du réalisateur Luc Besson, Les Rivières Pourpres (2000) de Mathieu Kassovitz, L’opération Corned-Beef de Jean-Marie-Poiré (1991), Godzilla réalisé par Roland Emmerich (1998), La Panthère rose (2006) de Shawn Levy, et enfin La Rafle de Roselyne Bosch (2010). Sa personnalité authentique a fait de lui le protecteur, l’oncle de la famille, celui qui est à la fois un symbole de force et drôlerie. Il est également vu comme un père, une personne de confiance à qui l’on se tourne pour obtenir des conseils.
Actualité et rôle actuelle de Jean Reno
Depuis le mercredi 14 février, Jean Reno a de nouveau fait son apparition sur les écrans en compagnie de Kev Adams et Daniel Prévost dans le film intitulé : Maison de retraite 2 de Claude Zidi Jr.
franceinfo : Malgré votre identité d’acteur, vos rôles ont-ils eu une influence sur votre vie personnelle et inversement ?
Jean Reno : Ce n’est qu’après le tournage, une fois rentré à la maison, que je réalise l’impact. Bien que moi-même, je n’en sois pas conscient, cela exaspère ma femme car cela peut prendre de deux à trois semaines pour vider ce bagage émotionnel. Le tournage du film La rafle, particulièrement la scène où la porte du wagon se ferme sur nous alors que nous nous entassons pour être envoyés au camp, a été un véritable cauchemar.
« C’est un véritable supplice de devoir rouvrir ces blessures infligées par le nazisme. C’est un prix à payer lourdement car tu te confrontes à l’antithèse même de l’amour. Envoyer des enfants se faire exterminer, c’est inconcevable ! »
Jean Renoà 42mag.fr
Aujourd’hui, nous assistons à la résurgence de haine envers des individus qui ne cherchent qu’à vivre, qui n’ont commis aucune faute si ce n’est d’avoir une religion différente de la vôtre. Et que peut-on y faire ? Malheureusement, il y a des individus qui pensent qu’il est nécessaire d’exterminer, de mutiler… Ils arrachaient les dents, ils utilisaient les cheveux pour fabriquer des matelas ou des couvertures. Quelle absurdité !
Faire des abat-jours avec de la peau humaine.
C’est vrai ! Ces êtres sont des monstres. Et cette horreur, vous la portez en vous. Ce n’est pas simple. Nous avons même tourné à l’endroit même où le film de Spielberg a été filmé car ils ont préservé le camp. En visitant ces lieux, vous prenez conscience de l’ampleur de l’horreur. Vous ne pouvez pas jouer sans être immergé dans ce contexte. Simone Veil m’a d’ailleurs confié : « Je ne pensais pas que vous seriez capable de le faire« . Elle a vu le film et je lui ai simplement dit : merci, merci. Oui, c’est touchant car on brise l’image stéréotypée. Encore une fois, l’image est transformée et j’en suis très heureux.
« Je ne suis pas ce que je fais, mais je suis un peu ce que je fais. »
Jean Renoà 42mag.fr
Une nouvelle facette de Jean Reno
Ce qui est impressionnant avec ce film, qui se distingue par son originalité dans votre filmographie, c’est votre implication personnelle dans un sujet aussi poignant. Jusque-là, vous jouiez des rôles dans des films de fiction. Ici, on voit un Jean Reno qui est, en quelque sorte, immergé, impacté et nourri par le film. C’est une autre facette de vous qu’on a découvert et qui semble vous avoir transformé en tant qu’homme.
C’est vrai, on gagne en profondeur. Parfois, on monte, on gagne en élévation. Cela peut être lié à la philosophie, cela peut élever, mais ici c’est la profondeur. C’est palpable car vous préservez la chair, en fait vous la densifiez. Vous pensez à ceux qui mangent pour oublier leur solitude, vous gagnez de ce côté-là plutôt que l’élévation, où vous pouvez être très mince et vous orienter vers le bouddhisme ou des choses du genre. Ici, c’est concret. Ce n’est pas un rôle bouddhiste, c’est un rôle humain, charnel, viscéral. Accrochez-vous, car il est inconcevable de penser que l’humanité est capable de faire cela. C’est impossible.
Retrospective et introspective
Êtes-vous satisfait, ou du moins content, du chemin que vous avez parcouru jusqu’à présent ? De ce jeune garçon qui rêvait d’être épanoui.
Oui, je suis satisfait. Je suis fier de ma famille, de mes amis d’enfance. Je n’en ai pas beaucoup, pas même une main pleine. Mais parfois, on parle du temps où nous étions jeunes, du temps où nous rêvions. Oui, je les laisse parler. J’ai un ami qui est professeur de guitare dans le New Jersey et nous avons des discussions sur Eric Clapton qui peuvent durer toute la matinée. Je suis fier de ma famille.
Si on vous demande aujourd’hui qui est Jean Reno, que répondez-vous ?
C’est étrange, la première chose qui me vient à l’esprit c’est : un Français, mais je crois que tous les êtres humains sont complexes et de vous dire qui je suis en une phrase… Je ne sais pas.
Quelqu’un d’honnête, de travailleur.
Oui ! Comme un chameau. C’est mon animal totem. Certains disent : « J’adore les chiens, les dauphins, l’ours, le tigre« . Pour moi, mon véritable animal spirituel, c’est le chameau.
Aura-t-on la chance de vous voir dans d’autres films similaires à La Rafle ?
Avec grand plaisir, si l’on m’offre de nouveau un rôle de la sorte, même si ça implique de souffrir, je le ferai. Oui, absolument.
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