La dirigeante de la faction parlementaire du Rassemblement National a affirmé sa volonté d’assister à l’événement programmé pour mercredi. En outre, elle a critiqué des déclarations qu’elle juge insultantes de la part du chef de l’Etat. Ce dernier avait suggéré, dans une interview accordée à « L’Humanité », que le parti d’extrême droite devrait se retirer.
Marine Le Pen a confirmé sa présence à l’inauguration du résistant communiste Missak Manouchian au Panthéon, ce mercredi, selon des informations divulguées par son entourage à 42mag.fr, le lundi 19 février. La dirigeante du groupe parlementaire RN a aussi critiqué les « déclarations choquantes » du président Emmanuel Macron. Celui-ci avait suggéré que le Rassemblement National ne devrait pas participer à la cérémonie, lors d’une interview accordée au journal L’Humanité, publiée dimanche.
« Les partis d’extrême droite feraient bien de ne pas y assister, étant donné les idéaux pour lesquels Manouchian a combattu », a affirmé le Président. « À l’instar de la commémoration en l’honneur de Robert Badinter [où] les députés du RN étaient absents » en accord avec les vœux de la famille de l’ancien ministre de la Justice, « un sens de la bienséance, un respect pour l’histoire devraient les pousser à faire un choix », a plaidé Emmanuel Macron. « Cependant, je ne vais pas, en tant que chef de l’État, trancher de façon autoritaire », a-t-il ajouté, expliquant que son « responsabilité est d’inviter tous les représentants élus par le peuple français » sans avoir à « effectuer un tri parmi eux ».
Durant cette interview, Emmanuel Macron a abordé le débat qui divise la majorité présidentielle sur l’intégration – ou non – du Rassemblement national au sein de « l’arc républicain ». Au début du mois de février, le Premier ministre Gabriel Attal avait inclus le RN ainsi que tous les partis siégeant à l’Assemblée, arguant que ces partis représentent « des millions de Français qui ont voté pour eux ».
Le comité d’organisation « respecte » les institutions
Les propos du président ont suscité l’indignation du Rassemblement national : « Emmanuel Macron commet une erreur politique majeure et, pire encore, une faute morale inexcusable », avait écrit le parti sur le réseau social X. Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, avait affirmé sur TF1 que son parti avait toute sa place lors de la cérémonie d’entrée au Panthéon du militant communiste, en maintenant qu’il n’avait « aucune raison de reculer sur ces sujets ».
Mercredi, Missak Manouchian et 23 de ses camarades entreront au Panthéon dans un geste de « reconnaissance » de la résistance communiste et étrangère face à l’envahisseur nazi. Le dirigeant national du Parti communiste, Fabien Roussel, avait également exprimé sur RTL, son vœu que les membres du RN se retirent de la cérémonie. Selon lui, Marine Le Pen a des « ancêtres » qui, « dans l’histoire », ont contribué à l’execution de ceux que la République doit aujourd’hui honorer.
Le président du comité pour l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, Jean-Pierre Sakoun, a déclaré que la présence de Marine Le Pen à la cérémonie ne lui procurait « aucun plaisir » : « Il y a une seule question à poser à Mme Le Pen : ‘Etes-vous en quelque sorte l’héritière d’un parti créé par des nazis et des collaborateurs ? La réponse ne peut pas être ‘peut-être’. C’est oui ou non ». Mais malgré cela, a-t-il rappelé, « le RN fait partie des entités constitutionnelles » et Marine Le Pen est conviée en tant que leader de son groupe parlementaire. « Je respecte les institutions. »