Samedi, Emmanuel Macron prétend avoir établi un seuil minimal de prix pour sécuriser le revenu des agriculteurs. En réponse à cela, les communistes et les insoumis expriment leur point de vue.
« Il est indéniable qu’il est un couche-tard. » Comme l’a évoqué le représentant du PCF, Ian Brossat, sur 42mag.fr, de nombreux leaders du Parti Communiste Français (PCF) et de La France Insoumise (LFI) commentent l’un des derniers engagements d’Emmanuel Macron, révélé le samedi 24 février, durant le Salon de l’agriculture.
Le chef de l’État s’est donné pour but de mettre en place « des prix minimums pour protéger le revenu des agriculteurs », dans le contexte de l’élaboration d’une nouvelle loi qui régulera les relations entre les différents acteurs de l’agriculture.
« Cette recommandation est pendante depuis 13 ans »
Les deux mouvements de gauche rappellent qu’ils militent depuis de nombreuses années pour une telle démarche. « En 2011, nos députés communistes, par André Chassaigne à l’époque, ont mis sur la table une proposition de loi pour instaurer ces fameux prix plancher, c’est-à-dire des prix qui permettent aux agriculteurs de vivre de leur travail. Cela fait maintenant 13 ans que cette proposition n’a pas avancé », dénonce Ian Brossat.
« Il est regrettable de constater que ce gouvernement, tout comme ses prédécesseurs, n’a pas pris en compte cette proposition. Je suis tenté de dire ‘tant mieux’ ! Il nous faudra bien sûr analyser comment cette décision sera mise en place. Cependant, quelle perte de temps ! Quel nombre d’agriculteurs qui, durant ces 13 années, n’ont pu vivre decemment de leur travail, combien sont en situation de désespoir », regrette le sénateur parisien.
« Le macronisme est une machine à gâcher notre temps. Seul le combat paie », relève également la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, sur X (ex-Twitter). « Macron accepte enfin les prix garantis que nous proposions depuis 2018, et que le gouvernement macroniste a refusé encore en 2023 à l’Assemblée nationale dans la proposition de loi présentée par Manuel Bompard. Le combat porte ses fruits », se joint Jean-Luc Mélenchon sur la même plateforme.
Le combat « persiste »
Fin novembre, son parti a défendu sans succès à l’Assemblée une proposition de loi visant à instaurer des prix plancher « plus rémunérateurs » pour les agriculteurs. Aujourd’hui, « la mise en place de prix planchers, spécifiques à chaque filière, est une victoire politique pour le monde agricole », commente quant à lui le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, sur X.
Selon Jean-Luc Mélenchon, le combat « doit se poursuivre ». Ainsi, « il faut limiter les bénéfices de l’industrie de l’agroalimentaire », insiste le triple candidat à l’élection présidentielle. La proposition de loi de Manuel Bompard, député et coordinateur de LFI, prévoit aussi « un contrôle des marges des distributeurs, de l’industrie agroalimentaire et des raffineurs ».