La députée de Seine-Saint-Denis, affiliée à La France insoumise, critique aussi le manque de vision ambitieuse pour le secteur du bio, suite aux déclarations du gouvernement sur l’agriculture.
Les mesures gouvernementales face à la crise agricole sont une folie environnementale
La députée Clémentine Autain de La France insoumise en Seine-Saint-Denis réagit vendredi 2 février sur franceinfo aux actions que le gouvernement a l’intention de mettre en place pour atténuer la crise agricole. Elle condamne ces mesures comme une « totale aberration sur le plan environnemental.
Le gouvernement a décidé de « mettre en veille » le plan Ecophyto qui vise à diminuer l’utilisation de pesticides. Cette décision provoque la colère des agriculteurs spécialisés dans les grandes cultures. Les syndicats majoritaires FNSEA et Jeune agriculteurs ont demandé un moratoire. Selon Clémentine Autain, le gouvernement « suit les recommandations de la FNSEA mais ne se soucie pas de la majorité des agriculteurs ni de la santé des citoyens ». La députée met en avant que les agriculteurs sont les « premiers touchés par les pesticides ».
Insuffisance d’engagement pour la culture biologique
Néanmoins, l’élue reconnaît que « certaines actions » annoncées par le Premier ministre Gabriel Attal vont « dans la bonne direction. » C’est le cas de la clause de sauvegarde visant à interdire l’importation de fruits et légumes traités avec le pesticide thiaclopride, qui est proscrit en Europe. Le Premier ministre justifie cette mesure par le souhait d’éviter une « concurrence injuste ». Clémentine Autain approuve cette décision même si elle la trouve « limitée car elle ne concerne qu’un seul produit phytosanitaire ».
La députée de La France insoumise reproche au gouvernement un manque de volonté à soutenir la filière bio. Une aide d’urgence de 50 millions d’euros a été annoncée par le Premier ministre. Mais pour la députée, ce n’est pas suffisant : « Vous pensez vraiment qu’on va sauver la filière bio comme ça ? », lance-t-elle. Elle estime qu’il incombe à l’Etat de « investir massivement dans l’agriculture bio et de favoriser la relocalisation de l’économie et donc de notre agriculture ».
Clémentine Autain invite à repenser notre modèle agricole. Elle accuse l’Union européenne via sa politique agricole commune (PAC), ainsi que les « différents gouvernements qui se sont succédé » d’avoir « détruit toutes les protections de notre agriculture pour favoriser le productivisme et l’accumulation de profits ». Ces politiques sont néfastes « pour notre santé car notre alimentation devient de moins en moins saine », et elles sont également nuisibles « pour les paysans qui n’arrivent pas à vivre de leurs productions ». L’élue insiste sur la nécessité de mettre en place de prix minimums pour assurer les agriculteurs de prix rémunérateurs. Un point de vue jugé démagogique par le ministre de l’Agriculture puisque selon lui, la France ne peut influencer que sur les produits français.