Ce dimanche 4 février, un appel aux urnes a été lancé aux habitants de Paris afin qu’ils se prononcent sur le coût du stationnement des SUV. David Beliard, qui occupe le poste d’adjoint à la mairie de Paris dédié aux transports, et Pierre Chasseray, qui est le porte-parole de l’association dénommée 40 millions d’automobilistes, étaient les convives de l’émission 19/20.
David Beliard, l’adjoint responsable des transports à la mairie de Paris, a soutenu ce vote, exprimant sa déception face à l’engouement croissant des constructeurs pour la production de véhicules de plus en plus grandes, encombrantes et potentiellement dangereuses, surtout en milieu urbain comme Paris. Ces véhicules vont à l’encontre des objectifs climatiques de la ville, selon lui. Il estime que la question doit être abordée par le biais d’une augmentation des tarifs de stationnement.
Lorsqu’on lui demande son avis sur l’effet des VUS sur l’environnement, David Beliard déclare que toute décision en faveur de l’environnement doit également tenir compte de l’aspect social. Il précise que le vote vise principalement les véhicules « les plus coûteux » et « les plus lourds ».
« Les véhicules plus grands produisent plus de pollution »
Pierre Chasseray, représentant de l’association 40 millions d’automobilistes, remet en question l’idée selon laquelle les VUS seraient plus polluants : « Prenons l’exemple d’une petite Twingo diesel vieille de vingt ans ; elle pollue entre 1 000 et 10 000 fois plus qu’un véhicule moderne, qu’il soit un SUV ou non. »
Selon lui, la mairie de Paris a trompé les parisiens. Il fait référence à l’affiche du scrutin sur laquelle on pouvait lire « Plus ou moins de SUV ? ». Il imagine la réaction des parisiens venant voter : « Non, monsieur, le vote ne porte pas sur ça, mais plutôt sur : voulez-vous faire payer davantage les propriétaires de voitures ? » Il ajoute que « personne ne dira non parce que cela n’affecte pas le stationnement résidentiel ! »
David Beliard, pour sa part, insiste sur le fait que « les véhicules plus grands produisent plus de pollution ». Fort des données fournies par Airparif, une agence française accréditée par le ministère de l’Environnement pour surveiller la qualité de l’air en Île-de-France, il soutient que la pollution de l’air due aux voitures est en grande partie causée par l’usure des freins. En effet, « plus la voiture roule lentement, plus les freins s’usent et plus elle émet de nanoparticules ». Il ajoute : « Il n’est pas nécessaire d’être polytechnicien pour comprendre que plus le véhicule est lourd, plus il consomme d’énergie et de matériaux ».