Invité du 19/20 info ce vendredi 9 février, Dorian Dreuil, connu pour ses travaux en tant que politicologue et pour sa position en tant qu’expert auprès de la Fondation Jean-Jaurès, intervient suite à la deuxième étape de réorganisation du gouvernement.
La deuxième étape du remaniement gouvernemental n’a pas suscité autant d’étonnement que la première. « L’écart temporel entre la première et la deuxième salve a été si vaste qu’on pourrait croire à deux gouvernements distincts, alors qu’il s’agit du même remaniement. Il y a eu un effet de stupeur initial avec l’arrivée inattendue de Rachida Dati, mais maintenant, le focus est davantage sur ceux qui sont partis plutôt que sur les nouveaux venus », décrypte Dorian Dreuil, politologue et collaborateur expert à la Fondation Jean-Jaurès, invité du 19/20 info le vendredi 9 février.
M. Dreuil manifeste en particulier son désaccord quant à certains absents « dans les descriptions de postes ». « Deux en particulier n’ont pas été retenus à ce stade, l’économie sociale et solidaire et la vie associative », précise-t-il. « La vie associative représente 20 millions de bénévoles, une vision particulière de la cohésion sociale et nationale, et des interlocuteurs de la société civile qui sont maintenant sans représentation politique », décrit Dorian Dreuil.
Pas de représentation de la société civile
Selon l’analyste politique, c’est regrettable que certaines désignations ne fassent pas partie du cadre gouvernemental. « La structure d’un gouvernement reflète également les priorités politiques et offre des points de contact politiques à la société civile ». Aucune figure provenant de la société civile n’est présente dans ce gouvernement refondu. Est-ce un autre argument qui pourrait soutenir les critiques de François Bayrou, qui affirmait il y a quelques jours que le gouvernement était déconnecté de la réalité ? « Cela témoigne beaucoup du malaise démocratique actuel, et finalement des crises politiques qui nous attendent. Et le manque de personnalités issues de la société civile en est un exemple », interprète encore Dorian Dreuil.