L’événement de l’agriculture est devenu une occasion politique essentielle pour tous les dirigeants du pays. En plus des dégustations habituelles de boissons et de repas, cette activité peut se révéler dangereuse pour les chefs d’État.
Dans les archives, la section dédiée au Salon de l’agriculture regorge d’anecdotes, de moments de convivialité, mais aussi de tensions ou d’événements politiques. La première règle pour un homme politique cherchant à plaire aux agriculteurs : apprécier et déguster les aliments et les boissons proposés. Cela a toujours été le cas, depuis le président De Gaulle en 1968, et ce jusqu’à ses remplaçants. Un à noter, François Mitterrand ne s’est jamais rendu au Salon pendant son mandat de quatorze ans. Il a néanmoins fait une apparition en 1981, alors qu’il était en campagne. Par rapport à tous ses collègues, Jacques Chirac, le président qui a suivi François Mitterrand, faisait figure d’exception en matière de dégustation.
Faire face à la frustration des agriculteurs
La deuxième règle qu’un représentant de l’État doit respecter au Salon est d’aimer les animaux. Comme pour les électeurs, il est important de les approcher avec bienveillance. Cependant, lors d’une visite présidentielle, il est aussi important de prendre son temps, au risque de se faire éclabousser par le mécontentement des agriculteurs. Nicolas Sarkozy, par exemple, a terminé son premier Salon en tant que président en 2008 sur une note amère. Il a laissé une empreinte indélébile sur son mandat, lorsqu’il a répondu à quelqu’un qui refusait de lui serrer la main, « Casse-toi alors, pauvre con. » Aller au Salon peut aussi signifier faire face à l’animosité des éleveurs. En 2016, les prix du lait étaient en chute libre, et François Hollande n’a pas reçu un accueil chaleureux. De plus, compte tenu de la crise actuelle dans le monde agricole, la visite d’Emmanuel Macron le samedi 24 février s’annonce très agitée.