Samedi, Emmanuel Macron a fait son apparition au Parc des expositions de Paris dans une atmosphère chargée de tension et ponctuée de huées, nécessitant l’action des forces de l’ordre, les CRS. Bien que les personnalités politiques soient fréquemment l’objet de protestations, cette situation se démarque par son intensité exceptionnelle.
Des forces de l’ordre portant des casques ont été aperçues au Salon de l’agriculture. Une situation inhabituelle qui a eu lieu le samedi 24 février au Palais des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. Des manifestants avaient envahi l’entrée principale du pavillon en criant « Macron démission ». La police est intervenue pour les évacuer. Cela a entraîné un retard dans l’ouverture de la 60ème édition du salon et perturbé l’arrivée du Président Emmanuel Macron.
Rétrospective : le Salon de l’agriculture, lieu de concentration des tensions
Les évènements tumultueux de cette matinée illustrent à merveille les tensions qui règnent entre le gouvernement et les agriculteurs. Ces derniers manifestent depuis quelques semaines pour réclamer une hausse de leur rémunération. Le Salon de l’agriculture est souvent le théâtre de ces confrontations, même si elles n’atteignent pas toujours une telle ampleur.
2016 : le jet d’œuf du candidat Emmanuel Macron
A titre d’exemple, le 1er mars 2016, Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle sous le drapeau d’En marche !, visitait le Salon de l’agriculture. Alors qu’il passait à proximité d’un stand d’ovins, l’ex-ministre de l’Economie de François Hollande s’est vu lancer un œuf au visage. La vidéo de cet incident a bien sûr fait le buzz sur les réseaux sociaux. Emmanuel Macron, lui, est resté stoïque, minimisant l’événement comme faisant partie intégrante du « folklore » de ces situations et soulignant l’accueil chaleureux que lui ont réservé d’autres personnes présentes au Salon.
2008 : le fameux « Casse-toi, pauvre con! » de Nicolas Sarkozy à un visiteur
Autre exemple célèbre de confrontation lors du Salon de l’agriculture, il s’est produit le 24 février 2008. Nicolas Sarkozy, alors président, visitait pour la première fois le salon. Il était en plein bain de foule lorsque, soudain, un visiteur a refusé de lui serrer la main. La riposte du président a fusé : « Casse-toi, alors ! ». L’échange s’est poursuivi, l’homme répliquant à Nicolas Sarkozy de ne pas le toucher, car il l’aurait sali. Ce à quoi le président a rétorqué, dans un langage plus que familier : « Casse-toi alors, casse-toi, alors, pauvre con, va ». La phrase est devenue virale et a été reprise dans de nombreuses manifestations, à l’étranger également.
2016 : François Hollande pris à partie
Ce qui s’est passé le 24 février avec Emmanuel Macron rappelle ce qu’a vécu son prédécesseur François Hollande en 2016. À cette époque, le secteur agricole traversait une crise économique et sociale profonde, similaire à maintenant. Des slogans comme « Fossoyeur ! », « Pourri ! », « Bon à rien ! » ont salué l’arrivée du président, accompagnés de huées et de demandes de démission. Malgré ce chaos, Hollande est resté sur place pendant cinq heures. Ayant quitté les lieux, les manifestants se sont encore fait remarquer en démontant et dégradant le stand du ministère de l’Agriculture avant d’être expulsés par la force. Il y a eu des blessés parmi les manifestants pendant l’opération de police et l’un d’eux s’affichait avec un nez ensanglanté.
1983 : le Premier ministre Pierre Mauroy hué, mais Jacques Chirac acclamé
En 1983, Monsieur Pierre Mauroy, Premier ministre à l’époque, a subi un accueil tout aussi désagréable au Salon de l’agriculture. Plusieurs centaines d’agriculteurs l’ont sifflé. On pouvait entendre des »Mauroy démission » et des acclamations pour Jacques Chirac. Chirac, maire réélu de Paris à l’époque, n’était pas encore président, mais sa popularité était déjà palpable dans les allées du premier salon agricole français.