Bien que le taux de participation soit bas, le représentant écologiste de la capitale juge que l’issue de la consultation concernant les SUV est une victoire pour la municipalité parisienne.
Près de 55% des citoyens parisiens ont voté en faveur de la multiplication par trois des frais de stationnement des véhicules particulièrement lourds, ce qui suscite une certaine satisfaction auprès de Yannick Jadot, le sénateur écologiste de la capitale, lors de son apparition sur franceinfo le lundi 5 février.
Le 4 février, la Ville de Paris a effectué un vote populaire concernant « la présence des SUV les plus pesants qui sont aussi les plus nuisants et polluants dans la métropole ». Environ 1,3 million de parisiens qui sont sur les registres électoraux étaient invités afin de se prononcer « en faveur ou en défaveur de la création d’un coût spécifique pour le stationnement » de ces voitures. Seulement un peu plus de 78 000 ont participé au vote, ce qui correspond à 5,68 % de l’ensemble des votants. D’entre eux, 54,55 % ont voté en faveur. Cette décision entrera en vigueur dès le 1er septembre prochain suite à un vote au Conseil de Paris, annonce la mairie.
Un modèle de « gouvernance locale »
Yannick Jadot considère toutefois que ce taux de participation assez bas donne la « légitimité nécessaire » à ce vote. Les soutiens des SUV se sont mobilisés « ceux qui estiment que ces véhicules occupent trop d’espace, qu’ils sont trop imposants, trop polluants l’ont emporté, c’est bien », poursuit le sénateur parisien.
Il fait remarquer qu’une « consultation citoyenne n’est pas obligatoire » et préconise d’« apprendre à nouveau la pédagogie de la démocratie locale ». D’autant que « si cette consultation n’a pas lieu, on aurait dit qu’il n’y a pas eu de consultation », argue le représentant avant de poser la question : « Tenons-nous compte sérieusement du changement climatique ou laissons-nous le lobby automobile déterminer nos moyens de transport? »
Le sénateur écologiste félicite l’initiative de la mairesse parisienne. « Chacun sert à sa manière, quand les administrations gouvernementales ne prennent pas position contre le lobby automobile. Ils ont autorisé le développement des SUV qui sont surtout des étalages de statut social plutôt que des solutions aux vrais besoins en mobilité des Français et Françaises », plaide Yannick Jadot.