« Blue Giant » constitue le quatrième chef-d’œuvre d’animation créé par Yuzuru Tachikawa. Cette production cinématographique japonaise musicale nous immerge dans l’ambiance du jazz en retraçant les débuts réussis d’un groupe de trois adolescents.
Le 6 mars, les cinémas accueilleront la première adaptation cinématographique du célèbre manga du japonais Shinichi Ishizuka, Blue Giant. Réalisé par Yuzuru Tachikawa, ce film d’animation reprend l’imagerie frappante qui rendait la musique palpable à travers les pages du manga, et offre enfin une transcription en notes de jazz de la série.
Dai, jeune saxophoniste de 18 ans originaire de Sendai, joue sa musique sur les rives d’une rivière, quel que soit le temps. Son rêve est de devenir le plus grand musicien de jazz du monde. Il quitte sa ville natale et part pour la capitale, espérant y faire sa marque.
Une fois à Tokyo, Dai emménage chez son ami Tamada et fait la connaissance de Yukinori, un pianiste doué. Malgré les réservations initiales de ce dernier, Dai réussit à le persuader de jouer avec lui grâce à son talent.
Yukinori et Dai sont très vite rejoints par leur ami Tamada, lui aussi passionné mais manquant d’expérience, au poste de batteur. Ensemble, ils créent le trio Jass. Ils n’ont plus qu’une seul ambition : jouer au So Blue, le club de jazz le plus réputé du Japon.
Un véritable chef d’oeuvre de jazz
La célèbre pianiste japonaise Hiromi Uehara, lauréate d’un Grammy Award pour le meilleur album de jazz contemporain, a composé la bande originale du film Blue Giant.
Les compositions sont interprétées par Uehara elle-même, ainsi que par le saxophoniste ténor Tomoaki Baba et le batteur Shun Ishiwaka, un trio brillant qui donne à ce film musical une élégance distinguée.
L’essence du film, qui dure deux heures, est marquée par une quinzaine de minutes de concerts en direct, constituant un huitième de la trame narrative. Ces scènes de concert débordent d’énergie et sont reproduites en 3D grâce à la technique de la « motion capture », qui enregistre les mouvements des musiciens pour les transposer en animations virtuelles.
Tout en proposant une animation familière, Blue Giant prend véritablement son envol lors des moments de performance musicale, en offrant des images presque psychédéliques. Fidèle au manga, le film traduit la musique pour les oreilles, mais aussi pour les yeux des spectateurs.
La progression d’un rêve
Blue Giant s’inscrit dans la tradition narrative du « coming of age » qui raconte l’évolution vers l’âge adulte en se concentrant sur les événements marquants, parfois de façon un peu trop sentimentale. Grâce à une multitude de flash-back et de prémonitions, le film trace l’itinéraire de Dai et de ses camarades. Le trio d’amis s’aventure ensemble, mais le film veille toujours à mettre en lumière leur parcours individuel, montrant tour à tour les privilèges, les petits emplois et les sacrifices.
Blue Giant, à l’instar des mangas japonais plongeant le lecteur dans l’univers du basket-ball ou du football, rappelle également Whiplash de Damien Chazelle. Entre bandages et gouttes de sueur, le film est une ode à la passion et à l’envie de se surpasser. Si Dai souhaite faire revivre le jazz à Tokyo, cette adaptation cinématographique éveille assurément un goût pour le jazz chez le public : l’envie d’écouter quelques standards ou peut-être même de s’essayer à la batterie.
Récapitulatif
Genre : Animation, Musical
Réalisateur : Yuzuru Tachikawa
Voix originales : Yûki Yamada, Shôtarô Mamiya et Amane Okayama.
Musique originale : Hiromi Uehara
Durée : 2h
Date de sortie : 6 mars 2024
Distributeur : Eurozoom
Synopsis : La vie de Dai Miyamoto change radicalement lorsqu’il découvre le jazz. Il commence à jouer du saxophone et s’entraîne quotidiennement. Dai quitte sa ville natale, Sendai, pour tenter sa chance en tant que musicien à Tokyo, aidé par son ami Shunji. Jouant avec passion, Dai parvient à convaincre un jour le pianiste talentueux Yukinori de créer un groupe avec lui. Ils sont rejoints par Shunji, qui début à la batterie et ensemble, ils forment le trio Jass. Au fur et à mesure de leurs concerts, ils se rapprochent de leur but ultime : se produire au So Blue, le club de jazz le plus célèbre du Japon, avec l’espoir d’y transformer à jamais le paysage du jazz.