Jeudi après-midi, Bruno Le Maire a convoqué à Bercy les différents groupes parlementaires de l’Assemblée et du Sénat pour discuter d’économie. Cependant, les responsables Les Républicains ne seront pas présents à cette réunion.
Une réunion cruciale est organisée jeudi 28 mars dans l’après-midi à Bercy, à laquelle sont conviés l’ensemble des présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée et du Sénat, dans le but de discuter des moyens d’économiser. Pourtant, Olivier Marleix et Bruno Retailleau, respectivement membre du parti Les Républicains (LR), décident de faire l’impasse sur cette réunion. Ils n’enverront aucun représentant en leur nom, contrairement à Mathilde Panot de la France insoumise, Marine Le Pen et Boris Vallaud du parti socialiste qui ont délégué des lieutenants. Olivier Marleix argumente en expliquant : « nous ne nous engagerons pas dans la quête d’économies, et donc d’annonces négatives, à la place du gouvernement ! »
Malgré le fait que la droite soit en faveur du redressement des finances publiques, le parti LR juge que Bruno Le Maire les considère « comme des idiots » selon une députée car ils ont à leur disposition, depuis des mois, un contre-budget proposant 25 milliards d’économies. « Il connaît nos propositions, renforce un des leurs au Sénat, donc, nous n’irons pas pour entendre de nouveau qu’il nous faut sortir de notre addiction à la dépense publique ». Au lieu de cela, la droite menace de renverser le gouvernement avec une motion de censure. Un responsable LR qualifie sarcastiquement Bruno Le Maire de « grand économiste » et Emmanuel Macron de « magicien de la finance, dont les tours échouent tout le temps“.
Bercy expose les dépenses suggérées par LR
À Bercy, on est stupéfait par le manque de présence des leaders du parti LR. Selon une source proche de Bruno Le Maire, « bouder une réunion consacrée aux économies lorsque vous appartenez au parti LR, c’est étrange et cela indique qu’ils n’ont rien de solide à proposer. » Le ministre de l’Économie saisit chaque opportunité pour critiquer son ancien parti, rappelant qu’il n’a pas pu compter sur la droite concernant la réforme des retraites. Pour en rajouter, Bercy a fait le total de toutes les dépenses suggérées par le parti LR l’année dernière, lors de la préparation du budget. La note est salée : 124 milliards, allant de la diminution des taxes sur le carburant à la baisse de la TVA sur les travaux de rénovation.
Un membre du parti LR sera néanmoins présent, bien qu’isolé. En raison de sa fonction, le rapporteur général de la commission des finances au Sénat, Jean-François Husson, sera de la partie. Il revient comme invité, après être passé incognito à Bercy jeudi précédent. C’était pour vérifier quand le ministère avait été mis au courant du dérapage du déficit. Bruno Le Maire a donc répliqué mercredi, au Sénat, affirmant que cet élu, comme beaucoup d’autres, a sollicité la prolongation des aides à la sortie de la crise du Covid… Le parti LR riposte : « Le Maire est aux commandes depuis sept ans, cela lui donne-t-il le droit de nous imputer ses erreurs ? ». En conclusion, c’est un véritable échange de coups entre le ministre et la droite.