Le collectif d’intérim est soupçonné d’avoir instauré un processus discriminatoire au sein d’une agence basée à Paris, visant à écarter les travailleurs de couleur noire de diverses missions.
Un jugement rendu après plus de vingt ans
Plus de vingt ans après les faits, la sanction est enfin tombée pour le groupe d’intérim Adecco. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Adecco à 50 000 euros d’amende pour discrimination à l’embauche et fichage à caractère racial. Cette décision fait suite à un dossier constitué à partir d’un faisceau d’indices démontrant l’existence d’un fichage ethnique et d’une discrimination au sein de l’entreprise.
Des pratiques discriminatoires dénoncées
Le groupe Adecco, ainsi que deux de ses cadres, ont été poursuivis par d’anciens salariés et des associations antiracistes pour avoir mis en place un système de discrimination basé sur la couleur de peau. En effet, un fichier nommé « PR 4 » avait été créé, dans lequel étaient fichés des intérimaires majoritairement noirs. Les deux cadres incriminés, Olivier P. et Mathieu C., ont été condamnés à 10 000 euros d’amende, dont une partie avec sursis, pour leur participation à ce filtrage discriminatoire. Le tribunal a souligné qu’ils n’avaient rien fait pour empêcher ces pratiques discriminatoires.
Le parquet avait initialement requis 50 000 euros d’amende et trois mois de prison avec sursis à l’encontre du groupe Adecco et de ses deux cadres parisiens. Cette condamnation marque une avancée dans la lutte contre les discriminations à l’embauche et rappelle l’importance de combattre toute forme de discrimination, que ce soit sur le lieu de travail ou ailleurs.