Le tribunal correctionnel de Paris accueille le procès de huit individus à partir de ce lundi. Parmi les accusés, une policière adjointe est particulièrement visée par la justice.
Les conséquences alarmantes des consultations illégales de fichiers de police
Deux anciens policiers adjoints comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris à partir du lundi 4 mars. Parmi eux, une femme particulièrement active dans un groupe Telegram nommé « La Geneverie », utilisé pour échanger toutes sortes d’informations et d’escroqueries. Elle fait partie des huit individus jugés pour ces pratiques inquiétantes.
Une policière adjointe prise dans les mailles de la tricoche
Séphora, policière adjointe depuis cinq ans et demi, se retrouve arrêtée au commissariat d’Ermont, dans le Val-d’Oise, à l’âge de 29 ans. Elle reconnaît rapidement les faits. Interrogée par les policiers, elle admet avoir fourni divers services, parfois gratuitement, parfois contre rémunération. Elle est consciente de l’illégalité de ses actions :
« J’ai rendu beaucoup de services, parfois gratuitement, parfois contre de l’argent. Je sais que je n’avais pas le droit de le faire. »
Séphorapolicière adjointe
Ces « services » consistent en des consultations illégales de fichiers de police, surnommées « tricoche » dans le langage policier : recherches sur les antécédents judiciaires, les personnes recherchées, les permis de conduire, etc. Séphora se décrit comme une acheteuse compulsive, mais également comme une consommatrice régulière d’informations confidentielles.
En l’espace de trois mois, elle a effectué 996 consultations des antécédents judiciaires et 460 recherches de personnes. Ces demandes lui parviennent principalement par messagerie, via des applications telles que Snapchat ou Signal, et elle les facture généralement 50 euros l’information. Un montant modique compte tenu des risques encourus, mais conséquent étant donné le nombre de requêtes pour une policière adjointe percevant un salaire mensuel de 1600 euros. Dans une conversation téléphonique interceptée par les enquêteurs, Séphora déclare assumer « faire de l’argent avec son métier ».