D’après les enquêtes d’opinion, Raphaël Glucksmann se positionne en troisième place dans la course aux élections européennes. Il représente et conduit la liste du Parti Socialiste et de Place publique.
Raphaël Glucksmann occupe actuellement la troisième place des intentions de vote pour les élections européennes selon les sondages, un classement largement dominé par Jordan Bardella, et derrière le candidat du parti de Macron, Valérie Hayer, malgré une réduction de l’écart, de cinq à neuf points, en fonction des sondages. Cependant, sa position est nettement supérieure à celle de ses rivaux communistes, Verts et insoumis.
À ce stade, cette première place à gauche suffit à satisfaire Raphaël Glucksmann et les socialistes. En effet, depuis longtemps, ils n’ont pas bénéficié d’un taux d’intention de vote de 9 à 13%. Au cours des deux dernières années, Glucksmann a réussi à faire sa place à gauche, alors que le parti socialiste avait connu un faible score de 1,75% sous la direction d’Anne Hidalgo. Et le signe du progrès de Glucksmann est le fait qu’il est désormais ciblé par ses critiques.
Une « source de division » pour LFI
Et cela commence par la gauche. Jean-Luc Mélenchon et ses fidèles sont ceux qui le critiquent le plus ardemment, le qualifiant de « source de division » dont la seule raison d’être est d’empêcher l’unité populaire, de « belliciste » en Ukraine méritant une lourde défaite, et d’être un « personnage déplorable », coupable de complaisance avec le gouvernement Netanyahou car il refuse de considérer la situation des Palestiniens à Gaza comme un « génocide ».
Raphaël Glucksmann réplique aux attaques de Mélenchon en le traitant de « pseudo pacifiste » roulant pour Poutine et contribuant « à l’effondrement des démocraties », pour son refus de soutenir l’Ukraine. Il est également « scandalisé » par la tolérance des insoumis à l’égard du Hamas, qu’ils refusent de qualifier de « terroristes ». En résumé, avec la candidature de Glucksmann, on assiste aussi à une résurgence des deux gauches inconciliables.
En accord avec l’original macronisme
En effet, la gauche représentée par Glucksmann est résolument pro-européenne et écologiste. Elle est également plutôt parisienne et élitiste. Il y a quelques années, il se décrivait lui-même comme étant « culturellement » plus à l’aise à New York ou Londres que dans la campagne de la Picardie. Son approche réformiste n’est finalement pas si éloignée de l’original macronisme. Raphaël Glucksmann admet que ses votes coïncident à 80% avec ceux des députés Renaissance au Parlement européen. Il sera intéressant de voir quelle liste sera perçue par les électeurs comme le vote le plus « utile », le rempart le plus solide, prêt à résister le 9 juin à la montée de l’extrême droite.