Jeudi soir, le président de la République a été interrogé sur TF1 et France 2 au sujet du différend en Ukraine. Suite à ses propos contestés concernant une éventuelle mobilisation de forces alliées sur place, il a pris le temps d’expliciter de manière pédagogique l’orientation de la France sur cette question.
Le 14 mars, pendant un interview de 35 minutes, le président Emmanuel Macron a dégagé une image de leader en temps de guerre. Tout au long de l’émission, son message fut clair : le conflit en Ukraine ne concerne pas uniquement les Ukrainiens mais aussi nous, en tant qu’Européens.
Il a souligné le fait que ce conflit était une « guerre vitale pour la France et l’Europe ». Selon lui, une éventuelle victoire militaire de Poutine aurait de fortes conséquences sur la « la vie quotidienne des Français ». En effet, la sécurité de l’ensemble du continent serait compromise. C’est pourquoi Macron rappelle de nouveau son concept d' »ambiguïté stratégique ».
L’assurance du président dans son choix
Macron a également abordé son refus d’éliminer totalement la possibilité d’envoyer des troupes sur le sol ukrainien. Une position qui a suscité plusieurs critiques en Europe, notamment de la part du chancelier allemand Olaf Scholz. Toutefois, en réaffirmant que « tous les scénarios sont envisageables », le président français espère provoquer une « prise de conscience » en Europe. La guerre en Ukraine est à un moment crucial et le pays est en état de détresse.
Selon Macron, de nombreux pays approuvent désormais son approche plus affirmée, notamment les pays baltes, qui pourraient être les prochains objectifs de Poutine. Néanmoins, le président précise qu’il n’a aucunement l’intention d’agir sur cette menace. Il rappelle que « la France n’est pas en guerre contre la Russie » et qu’elle n’engagera jamais « d’action militaire » contre elle. Pour Macron, « le seul coupable d’une escalade » serait le « gouvernement du Kremlin ».
« Pour préserver la paix, il ne faut pas montrer de faiblesse »
Macron a aussi parlé des débats politiques en France et de la position de ses adversaires politiques. Après un large soutien reçu à l’Assemblée nationale et au Sénat cette semaine, il a condamné les groupes qui ont voté contre l’accord de soutien à l’Ukraine en ces termes : « S’abstenir ou voter contre cet accord, ce n’est pas choisir la paix, c’est choisir la capitulation ». Il faut rappeler que le Rassemblement national s’est abstenu tandis que les Insoumis et les communistes ont voté contre. « Pour maintenir la paix, il ne faut pas manifester de faiblesse », a-t-il déclaré. Il a surtout accusé Jordan Bardella d’incarner cet esprit de capitulation, qui est depuis devenu le principal axe de la campagne pour les élections européennes par la majorité au pouvoir.