La société américaine spécialisée dans la production de semi-conducteurs, Intel, va bénéficier d’un soutien financier approchant les 20 milliards de dollars de la part du gouvernement. Cette initiative vise à réduire la dépendance des États-Unis vis-à-vis de l’Asie, région qui est actuellement responsable de la production de 90% des puces électroniques à l’échelle mondiale.
Aux États-Unis, les autorités cherchent à stimuler au plus vite la fabrication de composants électroniques, qui sont actuellement produits presque exclusivement en Chine et à Taïwan. Le gouvernement américain compte pour cela octroyer un financement exceptionnel à Intel, dont le montant s’élève à près de 20 milliards de dollars.
On ne saurait sous-estimer l’importance de ces micro-puces dans l’ensemble du secteur industriel. Ces composants, omniprésents, sont essentiels à la production de nombreux articles, dont les ordinateurs, les smartphones et les voitures électriques, et ils sont également importants dans l’industrie de la défense et de l’espace. Avec ces aides financières, les usines de fabrication d’Intel situées en Arizona, en Ohio, au Nouveau-Mexique et en Oregon pourront être construites ou agrandies. Intel prévoit également d’apporter une contribution à cet effort, ce qui devrait porter l’investissement total à près de 100 milliards de dollars.
Réduire la dépendance occidentale à l’égard de la Chine
Ces investissements permettront la création d’environ 30 000 emplois directs, dont 10 000 dans le domaine de la production et 20 000 dans le secteur de la construction. De plus, en parallèle de ces emplois directs, des dizaines de milliers d’emplois indirects seront aussi créés.
La volonté des États-Unis de contrer l’influence de la Chine dans ce domaine est également une motivation clé de ce projet. À l’heure actuelle, plus de 90% des micro-puces électroniques dans le monde sont fabriquées en Asie. Les Américains, et plus largement les acteurs occidentaux, sont donc fortement tributaires d’un petit nombre d’usines situées en Chine et à Taiwan. Dans un contexte international de plus en plus tendu, cela constitue un risque non négligeable. Grâce à ces investissements, la Maison-Blanche estime que les États-Unis seront en mesure de produire 20% des micro-puces de la dernière technologie fabriquées dans le monde d’ici 2030.
De même, l’Europe, consciente qu’elle doit garantir sa propre indépendance, a exprimé son ambition de produire 20% des semi-conducteurs utilisés dans le monde d’ici 2030. La France est en train de construire des usines à cette fin, comme celle de STMicroelectronics, située à proximité de Grenoble. Bien sûr, la capacité financière de la France n’est pas comparable à celle des États-Unis. Intel a indiqué de son côté qu’il espérait en 2023 que 50% de la fabrication de semi-conducteurs se ferait hors d’Asie d’ici 2030.