Dans l’optique des élections européennes prévues pour le 9 juin, les formations politiques, indépendamment de leur orientation, sont en quête de compétences extérieures au domaine politique. Ainsi, la France Insoumise compte d’ores et déjà une spécialiste du droit parmi ses rangs, tandis que le Rassemblement National a réussi à séduire l’ancien dirigeant de Frontex. De son côté, Les Républicains ont récemment intégré un militaire à leur équipe.
En consacrant une place dans son équipe à un ancien militaire, le parti Les Républicains (LR) continue de surprendre avec une liste constituée en grande partie de personnes venant de divers horizons, et non seulement du monde politique. La « seconde » de l’équipe, Céline Imart, est une productrice de céréales du Tarn. Le général Christophe Gomart, se trouvera en « troisième » position sur la même liste lors des élections européennes du 9 juin.
Avant de donner son accord à Éric Ciotti, l’ancien militaire a sollicité l’opinion de Bruno Retailleau, un vieux connaissant. Le leader de la droite au Sénat l’a fortement encouragé en lui lançant : « Fonce, la patrie a besoin de toi! » En misant sur des candidats externes, le parti de droite cherche à faire montre de « compétence et fraîcheur », espérant que ces candidats apporteront « un nouveau regard sur la politique » et « renforceront la crédibilité de LR ». Ces nouveaux venus s’alignent ainsi avec François-Xavier Bellamy, en tête de liste et qui, avant 2019, était professeur de philosophie. Ce dernier va donc les guider dans cette nouvelle aventure électorale.
Chaque choix obéit à une logique spécifique
Les Républicains ne sont pas uniques en leur genre à recourir à cette stratégie. Le Rassemblement National (RN) en fait autant avec l’ex-directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, qui occupe la troisième place sur la liste de Jordan Bardella. Fabrice Leggeri était d’ailleurs l’objet des convoitises de LR également. Pour le parti de Marine Le Pen, cela renforce l’importance de l’immigration en tant que priorité. Un autre objectif annoncé par un cadre est de « démontrer notre capacité à attirer des hauts fonctionnaires » en vue de la prochaine présidentielle. Chaque parti a ses propres motivations pour incorporer des éléments de la société civile.
À gauche également, on mise sur des profils non traditionnels : La France Insoumise a recruté Rima Hassan, une juriste d’origine palestinienne, afin de mobiliser ceux qui sont indignés par la situation à Gaza. De son côté, l’écologiste Marie Toussaint a fait appel à Priscillia Ludosky, ancienne « gilet jaune », pour signifier que sa campagne est axée « sur la protection de l’environnement ainsi que la justice sociale ».
Quant à la majorité présidentielle, la composition de la liste est toujours en cours. Les Macronistes veulent également montrer des visages nouveaux, mais le processus est compliqué entre les anciens, les alliés à satisfaire, sans oublier les sondages pas très rassurants qui freinent les ambitions. L’idée d’inclure un militaire a également été évoquée sans que l’on sache si elle sera mise en œuvre. Ces derniers temps, un autre profil se distingue : l’avocate Rachel-Flore Pardo, jeune féministe, qui défend notamment l’influenceuse Magali Berdah. Un leader de la majorité est clair sur ce point : « Nous avons besoin de nouveaux visages ! »