La deuxième saison de l’EVA league 1, championnat qui se distingue des autres dans l’univers de l’esport, a récemment démarré. Cette aventure fusionnant sport numérique et gaming reste pour l’instant peu connue du grand public. Toutefois, ses initiateurs et distributeurs ont la certitude qu’elle a un potentiel énorme.
La saison 2 de la Ligue 1 EVA est sur le ring
La Ligue 1 de l’ EVA est de retour avec une seconde édition. Cet unique championnat fusionne le sport et l’esport en un seul, comme l’expliquent Laure Valée, experte en esport chez 42mag.fr, et Bertrand Amar, propriétaire d’un centre EVA et directeur de l’esport chez Webedia, l’organisateur et le diffuseur de cette compétition distinctive.
franceinfo : à quoi ressemble une partie de la Ligue 1 EVA?
Laure Valée : Un match typique de l’EVA League 1 voit s’affronter deux équipes de 4 joueurs chacune sur un terrain d’une superficie d’environ 500 mètres carrés, ce qui est équivalent à un terrain de football en salle. Les mouvements réalisés par les joueurs sur le terrain sont répliqués dans le jeu grâce à un équipement high-tech. Cela inclut des capteurs de mouvements, des périphériques connectés tels que des armes et bien sûr des casques de réalité virtuelle qui plongent les joueurs dans un univers virtuel modifiable selon chaque match.
Les équipes participant à l’EVA League 1 ne sont pas encore professionnelles, même si les joueurs de haut niveau passent de nombreuses heures à s’entraîner et à se professionnaliser. Le championnat présente aussi des équipes 100% féminines au niveau local ainsi que des équipes mixtes qui concourent sans distinction contre les équipes masculines. La saison précédente, trois des quatres demi-finalistes de la coupe de France étaient des équipes mixtes.
La deuxième saison du championnat EVA League 1 a donc recommencé cette semaine ?
Oui, huit équipes se disputent le titre de la Ligue 1 de EVA. Il existe aussi une Ligue 2. Bien que le tournoi est encore discret comparativement aux titres majeurs de l’esport, il est en expansion constante, précise Bertrand Amar, directeur de l’esport chez Webedia, le promotteur et diffuseur de l’EVA League 1, diffusé en direct sur Twitch et à la télévision :
« Le nombre de spectateurs pour notre première journée de championnat cette saison a doublé par rapport à la saison précédente. Bien qu’encore modeste avec environ 4.000 visionneurs pendant cette première journée, la tendance montre bien un certain engouement. La croissance est constante, c’est indéniable », confirme Bertrand Amar.
Même le monde du football suit cette tendance de près. Le club de Troyes, l’ESTAC, a inscrit une équipe dans l’EVA League 1 pour cette deuxième saison.
« Il y a des joueurs qui se rassemblent entre amis une ou deux fois par semaine. Ils prennent un abonnement, forment leurs équipes. EVA est en train de devenir un véritable sport pour ces joueurs. »
Bertrand Amardirecteur de l’esport chez Webedia
Est-ce que les créateurs du concept aspirent à ce qu’il devienne un passe-temps populaire comme le football, le tennis ou le jogging ?
Oui, en France, environ 300 000 personnes ont déjà tenté l’expérience EVA d’après les créateurs. Ce chiffre devrait continuer à augmenter chaque année. Bertrand Amar est convaincu de cette tendance à la hausse, lui qui est également propriétaire d’un centre de jeux EVA à Marseille, où il constate une popularité croissante.
Bertrand Amar : « On retrouve toute sorte de joueur ici. Il y a ceux qui viennent occasionellement pour tester la réalité virtuelle et vivre une expérience unique, et il y a ceux qui s’investissent directement dans une pratique plus sportive et compétitive, qui viennent entre amis, une, deux ou trois fois par semaine.
Ils prennent des abonnements, forment leur équipe, défient d’autres équipes lors de matchs amicaux ou dans la ligue locale qui se déroule chaque dimanche matin. Il est clair que pour ce public, EVA est en train de devenir un sport à part entière ».
Et ce concept français gagne-t-il du terrain à l’étranger ?
Oui, des centres ont également ouvert leurs portes aux États-Unis, en Belgique et au Bahreïn. Le créateur d’EVA prévoit d’en ouvrir d’autres en Espagne et en Arabie saoudite. Concernant la France, avant l’été 2023, une vingtaine de centres étaient opérationnels. Aujourd’hui, plus de 30 centres sont ouverts, et les promoteurs du jeu espèrent atteindre le cap des 60 d’ici la fin de l’année 2024.