Les versements dans les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) ont augmenté de près de 3,5 milliards d’euros en février. Certains membres du parlement envisagent d’utiliser ces fonds épargnés pour financer les vastes projets de construction de centrales nucléaires, ou pour soutenir l’économie en temps de guerre.
Le gouvernement a besoin de fonds et songe ainsi à la capitalisation des citoyens français, une option des plus intéressantes. En effet, les Français continuent de faire fructifier leurs économies, comme le montrent les chiffres récents de la caisse des dépôts (CDC), dévoilés le mercredi 20 mars. Le mois passé, le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ont vu leur capital augmenter de près de 3,5 milliards d’euros. En pratique, les Français ont déposé plus d’argent sur leurs comptes qu’ils n’en ont retiré. Ce comportement n’est pas surprenant, tant les ménages sont enclins à garder de l’argent en réserve, que ce soit par prévoyance, par peur de l’avenir ou pour faire face aux coups durs !
Actuellement, le Livret A est détenu par près de 8 Français sur 10. Bien que le gouvernement ait limité son taux à 3%, le Livret A demeure très populaire, même en période d’inflation élevée. C’est un investissement sûr, non taxé et flexible. Avec l’inflation qui décélère et descend en dessous de 3%, le rendement deviendra à nouveau bénéfique. L’épargnant sera véritablement gagnant. Ce qui pourrait augmenter le taux d’épargne, ou la proportion de l’argent que chaque Français met à l’écart. En France, il s’élève aujourd’hui à 18%, ce qui est considérable. Avant la pandémie, ce taux était de 15%.
Un capital conséquent de 570 milliards d’euros
Le gouvernement porte un grand intérêt à cet argent logé dans les comptes, car le Livret A et le LDDS englobent plus de 570 milliards d’euros inutilisés. De l’argent qui n’est pas injecté dans l’économie réelle ni utilisé pour la consommation. Il est important de rappeler que la consommation est le principal moteur de notre croissance économique. Cet argent n’est pas non plus investi dans des projets ou des équipements, ce qui donne naissance à l’idée de rediriger ces fonds dans des secteurs comme le nucléaire ou la défense, par exemple.
Généralement, le Livret A est destiné à financer la construction de logements sociaux. Toutefois, étant donné que l’État est à court de fonds et doit faire face à une dette significative, certains parlementaires ont suggéré de puiser dans le Livret A pour financer de grands programmes tels que la construction de centrales nucléaires ou le financement de l’économie de guerre. Il y a dix jours, le Sénat a voté une proposition de loi pour le financement des entreprises de l’industrie de la défense. Cependant, l’approbation du texte à l’Assemblée nationale est encore incertaine, et il n’est pas sûr qu’il puisse obtenir une majorité des voix.