Dans le film « Hors-saison » du réalisateur Stéphane Brizé, on retrouve l’acteur Guillaume Canet qui partage ses craintes vécues à plusieurs moments clés de son existence, à 10, 20, 30 et 40 ans.
Enfant, Guillaume Canet redoutait plus que tout le divorce de ses parents. « Tout gamin qui assiste quotidiennement aux disputes de ses parents est envahi par la crainte qu’ils finissent par se séparer, et malheureusement, cela finit par arriver », déclare le comédien qui est actuellement à l’affiche de « Hors-saison », un film de Stéphane Brizé qui a été diffusé en salle à partir du 20 mars. A l’âge de 20 ans, alors qu’il faisait ses débuts sur grand écran, Guillaume Canet a été confronté à une nouvelle peur, celle que tout prenne fin subitement. “À cet âge, j’ai commencé à être actif, j’ai entamé ma carrière dès 17-18 ans, notamment par du théâtre et mes premières apparitions au cinéma. J’étais effrayé à l’idée que tout cela puisse se terminer. Si ça avait été le cas, j’aurais certainement suivi une carrière de cavalier professionnel ».
« A l’âge de 40 ans, les peurs pour nous-même s’estompent pour laisser place aux craintes pour ceux que l’on aime, notamment nos enfants »
Lorsqu’il a fêté ses 30 ans, la peur de « souffrir en amour » a pris le dessus. « J’ai toujours été quelqu’un qui s’implique énormément dans mes relations de couple. A cet âge, tout le monde n’est pas forcément prêt à se ranger. Donc c’est une période pendant laquelle j’ai pas mal souffert », raconte-il. A 37 ans, sa vie est bouleversée par l’arrivée de son fils Marcel, né de sa relation avec l’actrice Marion Cotillard. « On se rend compte que nos peurs personnelles sont remplacées par la crainte qu’il arrive quelque chose à notre enfant. On veut le protéger à tout prix. C’est intéressant de voir comment nos peurs évoluent avec l’arrivée des enfants », confie Guillaume Canet.
A présent, l’acteur admet qu’il craint « l’état actuel du monde ». « Il y a un certain phénomène que je trouve assez inquiétant (…) lié aux réseaux sociaux (…), c’est la façon dont les gens s’oublient eux-mêmes. Ils se cachent derrière un filtre à tel point qu’ils perdent leur identité. Je trouve cela extrêmement dangereux et nuisible. Si les gens ne savent plus qui ils sont ou ne se reconnaissent pas, comment peuvent-ils interagir avec les autres ? », s’interroge-t-il. Enfin, le cinéaste évoque sa relation avec le vieillissement : « Je n’appréhende pas de vieillir car cela m’apporte toutes sortes d’expériences enrichissantes au niveau de mes compréhensions du monde. J’aime l’idée de devenir plus sage. En revanche, le vieillissement physique est quelque chose qui m’ennuie davantage ».