« Nous n’avons pas apporté de modifications à la Constitution depuis 15 ans et le fait de le faire maintenant pour la liberté des femmes a une signification symbolique », accentue le ministre de la Justice.
« En examinant les votes qui ont eu lieu à l’Assemblée et au Sénat, je suppose qu’il n’y aura pas de résistance », affirme le Ministre de la Justice. Poursuivant son argumentation, il se réjouit de la perspective que la France pourrait devenir le premier pays au monde à intégrer l’avortement dans sa Constitution. Pour lui, le vote favorable du Sénat mercredi dernier est un moment historique qui ne doit pas être minimisé. Dupond-Moretti estime que cette déclaration illustre une volonté commune à tous les partis politiques d’accorder une priorité à ce qu’il considère comme un droit fondamental pour les femmes : décider sur leur propre corps. Il juge symbolique le fait que l’on modifie la Constitution pour la première fois en 15 ans pour une telle cause et s’en félicite. Cependant, certains sénateurs de droite et du centre, majoritaires au Sénat, ont manifesté une réticence notable. Ils soutiennent que le droit à l’avortement n’est actuellement pas sous menace en France. Par contre, en prévision d’une telle éventualité, le ministre Éric Dupond-Moretti considère qu’il est plus raisonnable d’agir intensivement que de se contenter d’une simple réaction. Toutefois, il ne tient pas à critiquer le Sénat pour son retard perceptible par rapport à ce droit. Inversement, le ministre de la Justice redoute que ce droit, cette liberté puisse être remis en question dans le futur. Ceci suite à une comparaison par la chaîne CNews entre le nombre d’avortements et le nombre de décès dus au cancer et au tabagisme. Il mentionne aussi le sénateur Reconquête, Stéphane Ravier, décrit comme un adepte de Zemmour sorti de l’écurie de Marine Le Pen, qui s’oppose manifestement à l’avortement. Par conséquent, avec l’introduction du droit à l’avortement dans la Constitution, en d’autres termes « la liberté garantie », il ne sera pas possible d’annuler la loi Veil, ni de modifier fortement les règles déjà existantes.