La décision de graver dans la Constitution « le droit assuré à la femme de recourir à un avortement volontaire » a reçu l’approbation de 780 membres du Parlement, ce lundi.
Lundi 4 mars, une décision historique a été prise au Parlement : l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) a désormais sa place dans la Constitution. Isabelle Rome, ex-ministre déléguée en charge de l’Égalité des sexes, de la Diversité et de l’Égalité des opportunités, ne cache pas son « intense émotion » face à cette nouvelle, lors de son entretien sur 42mag.fr.
D’après Isabelle Rome, cette réforme constitutionnelle suscite une « immense fierté pour la France car nous sommes le premier pays à le faire ». Elle ajoute que cette décision représente « une source de fierté dans ce contexte mondial actuel plutôt sombre, et constitue aussi une lueur d’espoir pour toutes les femmes ».
En ce qui concerne le fait que Gabriel Attal n’ait pas mentionné la députée Mathilde Panot et la sénatrice Mélanie Vogel qui ont posé le premier jalon de cette loi à l’Assemblée et au Sénat, l’ex-ministre pense « qu’il est important de reconnaitre le dévouement de toutes les femmes qui se sont battues pour cette cause. J’adresse mes salutations à toutes ces femmes, ces politiciennes, ces militantes associatives qui luttent jour après jour ».
« Il est nécessaire d’allouer les ressources adéquates à ce droit fondamental »
Au cours de son allocution, le Premier ministre a souligné que « le droit à l’avortement reste menacé, dépendant de la volonté de ceux qui en ont le contrôle ». En réponse à ces propos, Isabelle Rome met l’accent sur l’importance de « maintenir notre vigilance. Les dangers pourraient venir de mouvements opposés au droit de choisir, encore minoritaires aujourd’hui, mais nous devons veiller à ce qu’ils ne prennent pas de l’ampleur ».
Concernant la suppression de la clause de conscience permettant à des médecins de refuser de pratiquer l’IVG, l’ex-ministre estime que « la société française n’est peut-être pas encore prête à accepter une telle mesure. Ce soir, nous célébrons une magnifique victoire, mais restons vigilants. Si des menaces se font jour, il sera temps de revenir sur certaines décisions et de pousser notre action encore plus loin ». Elle ajoute que « nous devons investir suffisamment pour garantir ce droit fondamental » et que « une bonne répartition géographique de ces services est un objectif que les pouvoirs publics doivent atteindre ».