Le ministère de l’Intérieur a indiqué que pour assurer une meilleure protection durant les prochains Jeux, ils feront appel à l’aide de 2 200 forces de l’ordre et militaires venant de l’étranger.
À l’approche des Jeux olympiques qui débuteront dans moins de quatre mois, des ajustements sont apportés à la stratégie de sécurité de cet événement d’envergure. Le ministre français Gérald Darmanin annonce la mobilisation quotidienne de 35 000 policiers et de gendarmes, ainsi que de 15 000 militaires, pendant toute la durée des Jeux, qui s’étendent du 27 juillet au 10 août. En outre, la cérémonie d’ouverture du 26 juillet sera sécurisée par une présence massive de 45 000 agents des forces de l’ordre à Paris. Le long des berges de la Seine, où le spectacle inaugural se tiendra à ciel ouvert et où l’on attend plus de 300 000 spectateurs, un protocole de sécurité spécialement conçu pour l’occasion sera mis en œuvre.
Le ministère français des Armées a annoncé, le jeudi 28 mars, que ce dispositif de sécurité global sera renforcé par la participation de forces militaires et de police en provenance de « plusieurs nations étrangères ». À ce stade, aucun chiffre précis n’a été fourni à ce sujet.
Des tensions dans le secteur
La Pologne a confirmé sa participation à cet effort par le biais d’un message sur Twitter posté par son ministre de la Défense le jeudi précédent. Celui-ci a précisé que « l’armée polonaise rejoindra la coalition internationale mise en place par la France pour appuyer l’organisation et garantir la sécurité des Jeux Olympiques d’été de 2024 ». Selon le même ministre, les troupes polonaises rejoignent la brigade cynophile avec leurs « chiens détecteurs » et se chargeront d’« effectuer des missions de détection d’explosifs et de lutte contre le terrorisme ». Le ministère de l’Intérieur a informé l’AFP que la Pologne a proposé d’envoyer 40 policiers et 13 équipes cynophiles. Après la participation de la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, au Conseil des ministres français le 13 mars, l’Allemagne a signalé, dans un communiqué conjoint publié sur le site du ministère français, qu’elle enverrait également des policiers en France pour les Jeux.
Interrogé par 42mag.fr, le ministère français des Armées a affirmé que les troupes étrangères viendront en « »soutien à leurs homologues français et non pas pour les remplacer » ». Le ministère a reconnu, en lien avec certaines tensions dans le secteur, l’existence de difficultés rapportées par un responsable du Centre national de formation des unités cynophiles de la police nationale, à l’AFP.
Une pratique courante pour les grandes compétitions sportives internationales
Contacté par 42mag.fr, le ministère de l’Intérieur a déclaré avoir sollicité dès janvier 2024 la « coopération internationale » de 46 pays en vue d’optimiser « l’expérience des spectateurs » et de relever « le défi de capacité posé par les Jeux ». Il annonce déjà l’arrivée de « 2 185 renforts » provenant du monde entier. Selon le ministère des Armées, une dizaine de pays ont répondu favorablement à cet appel.
Alors que la France élève le niveau du plan Vigipirate à « urgence attentat » suite à l’attaque terroriste survenue dans un théâtre près de Moscou, il convient de rappeler que le recours à des renforts étrangers lors de compétitions de portée internationale n’est pas une nouveauté. Le ministère de l’Intérieur a indiqué à 42mag.fr que « c’était déjà le cas pour la Coupe du monde de rugby [2023], lors de laquelle les forces de sécurité européennes ont fourni 160 membres« . Pour l’Euro 2016 qui s’est déroulé en France, 180 policiers de 23 pays différents étaient venus renforcer les effectifs, principalement pour l’identification et la surveillance des hooligans potentiels.
En 2022, durant le Mondial de football au Qatar, environ 200 gendarmes et policiers français ont assisté les forces locales. Le ministère de l’Intérieur a confié à 42mag.fr qu’un dispositif comparable avait également été instauré pour les Jeux de Londres en 2012.