Les autorités judiciaires britanniques ont réclamé des États-Unis des assurances supplémentaires concernant le sort réservé à Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, en cas d’extradition vers le pays. Assange est actuellement poursuivi pour la publication de documents confidentiels, un acte qui pourrait lui valoir une peine de prison pouvant aller jusqu’à 175 ans. La justice britannique veut s’assurer que les droits et le traitement de Assange seront respectés une fois qu’il sera entre les mains des autorités américaines. Ces demandes d’assurances supplémentaires soulignent les enjeux importants entourant cette affaire et la volonté de garantir un procès équitable pour Assange.
Situation de Julian Assange: demande de garanties supplémentaires par la justice britannique
« On sait très bien qu’aux États-Unis un procès équitable n’est pas possible », a déclaré maître Antoine Vey, l’un des avocats de Julian Assange, le mardi 26 mars. En effet, la justice britannique a exigé aux États-Unis des assurances supplémentaires concernant le traitement réservé au fondateur de Wikileaks s’il était extradé. Si ces garanties ne sont pas jugées adéquates, le Royaume-Uni offrirait à Assange un ultime recours contre son extradition.
Selon maître Antoine Vey, Julian Assange est « quelqu’un de très affaibli, qui est face à un précipice devant lequel on le présente de manière régulière, en disant du jour au lendemain, ‘on peut vous mettre dans un avion, vous enfermer dans une prison dans laquelle vous ne verrez plus personne' ». Ce constat sur la santé fragile d’Assange a motivé la demande de garanties supplémentaires de la part de la justice britannique.
Appréhension du système judiciaire américain
L’avocat souligne les différences entre le système judiciaire américain et les systèmes européens, présentant le premier comme « bien plus complexe et pouvant conduire à des actes de torture et à la peine de mort ». Selon maître Antoine Vey, un procès équitable aux États-Unis serait illusoire car « une fois sur le sol américain, personne ne pourra faire respecter les garanties qui ont été données ».
« On attend un sursaut des démocraties européennes, parce que sinon, rien ne fera obstacle à ce que les États-Unis fassent de lui ce qu’ils en veulent », lance l’avocat. Il rappelle que Julian Assange est poursuivi depuis près d’une décennie pour avoir révélé des crimes de guerre, diffusé des informations véraces et exercé un travail de journaliste. L’avocat déplore cependant le manque de mobilisation de l’opinion publique internationale quant au sort de ce journaliste.