Le président français Emmanuel Macron a chargé l'ingénieur Anne Bouverot d'organiser le prochain sommet mondial sur la sécurité de l'intelligence artificielle (IA), qui aura lieu en France.
Bouverot a été invité à poursuivre « les initiatives internationales en cours pour contribuer à une gouvernance mondiale ouverte et démocratique de l'IA ».
Le premier sommet de ce type a été organisé par le Royaume-Uni en novembre de l’année dernière à Bletchley Park, célèbre pour ses décrypteurs de la Seconde Guerre mondiale. Cela a abouti à la Déclaration de Bletchley, qui a été signée par 28 pays.
La déclaration affirme que l'IA a le potentiel de « transformer et améliorer le bien-être humain, la paix et la prospérité », mais ajoute qu'elle devrait être « conçue, développée, déployée et utilisée d'une manière sûre… centrée sur l'humain, digne de confiance et responsable ».
Le développement de l'intelligence artificielle a suscité beaucoup d'enthousiasme depuis l'arrivée de ChatGPT d'OpenAI fin 2022, mais les inquiétudes concernant les dommages potentiels que cette technologie pourrait causer se sont développées en parallèle.
Désinformation
Par exemple, l’UE a appelé mardi cette semaine Facebook, TikTok et d’autres géants de la technologie à sévir contre les deepfakes et autres contenus générés par l’IA en utilisant des étiquettes claires avant les élections européennes de juin.
Bruxelles craint particulièrement l'impact de la manipulation et de la désinformation russes sur les élections qui se déroulent dans les 27 États membres du bloc.
L’UE a lancé une série de mesures dans le cadre de sa nouvelle loi sur les services numériques (DSA) pour réprimer les grandes technologies, notamment en ce qui concerne la modération des contenus.
Bouverot a obtenu son doctorat en IA à la prestigieuse École Normale Supérieure (ENS), où elle est également présidente du conseil d'administration.
Elle copréside également le Comité sur l’IA générative, composé de 15 membres, créé en septembre 2023 par la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne.
La commission a recommandé que la France investisse 5 milliards d'euros par an sur cinq ans pour suivre le rythme des États-Unis et de la Chine.
Le sommet de la France sera précédé d'un mini sommet virtuel sur l'IA qui sera organisé en mai par la Corée du Sud, où la Déclaration de Bletchley et les actions de suivi seront discutées.
Plus tôt ce mois-ci, le G7 – qui comprend les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Canada – a déclaré que des efforts étaient en cours pour « faire progresser et renforcer l'interopérabilité entre les cadres de gouvernance de l'IA ».
(avec fils de presse)