Des personnalités appartenant à la majorité présidentielle ont exprimé leur souhait de mettre fin à l’anonymat sur les réseaux sociaux, notamment en mettant en avant la possibilité de retrouver l’identité d’un utilisateur grâce à son adresse IP. Cependant, ils soulignent que cette tâche peut se révéler plus complexe lorsque l’internaute utilise un VPN, ce qui complique la traçabilité de ses activités en ligne. Cette proposition suscite donc des débats sur la protection de la vie privée des individus et la nécessité de prévenir les éventuels abus sur internet.
Internet, un monde d’opportunités mais aussi de responsabilités
Paul Midy, député de l’Essonne, a récemment exprimé ses inquiétudes concernant l’anonymat sur internet. Avec 125 autres parlementaires, il a signé une tribune dans laquelle il affirme que l’anonymat ne devrait pas être permis lorsqu’il s’agit de commettre des délits ou des crimes graves. Selon lui, cela entraîne un sentiment d’impunité et favorise la propagation de discours de haine en ligne.
Des démarches judiciaires indispensables pour l’identification
En réalité, il est possible d’identifier une personne qui s’exprime de manière anonyme ou sous un pseudonyme sur les réseaux sociaux. Les adresses IP attribuées à chaque appareil connecté à un réseau informatique peuvent être utilisées pour remonter à l’identité de l’utilisateur. Cependant, cela nécessite le lancement de démarches juridiques pour obtenir ces informations auprès des fournisseurs d’accès Internet.
Grâce à l’article L-34-1 du Code des postes et des communications électroniques, les opérateurs sont tenus de fournir les adresses IP dans le cadre de procédures pénales. Des affaires de cyberharcèlement ont déjà pu être résolues en retrouvant les prévenus grâce à ces adresses IP.
Depuis l’entrée en vigueur du Digital Service Act européen, les plateformes en ligne doivent également collaborer avec les autorités pour partager des informations sur les auteurs de contenus illicites. Cela concerne notamment les propos haineux, discriminants ou relevant du cyberharcèlement.
Il est cependant possible pour certains utilisateurs de rester anonymes en ligne en utilisant des Virtual Private Networks (VPN) qui permettent de masquer leur véritable adresse IP. Cela pose des défis pour les autorités dans le cadre de leurs enquêtes, notamment lorsque les VPN ne collaborent pas. De plus, les cookies utilisés par les grandes plateformes peuvent également divulguer des informations personnelles des utilisateurs en ligne.
Chaque utilisateur laisse des traces, même en ligne
Malgré les moyens mis en place pour garantir la sécurité en ligne, certains utilisateurs parviennent à rester anonymes. Le projet de loi porté par Paul Midy vise à imposer un numéro d’identification unique pour les internautes tout en leur permettant de créer plusieurs profils sous un pseudonyme. Cela permettrait de faciliter l’identification des utilisateurs par les autorités, limitant ainsi l’anonymat en ligne.
Cependant, certains défis persistent, notamment le manque de plaintes de la part des victimes de cyberharcèlement et les lacunes dans la sensibilisation des forces de l’ordre sur la question. Il reste donc des progrès à faire pour garantir la sécurité en ligne et combattre l’anonymat abusif sur internet.