Le chef de l’État se trouve actuellement au Brésil où il entend aborder des questions liées à la diversité biologique et à la combat contre le changement climatique. Ce voyage diplomatique s’inscrit dans une volonté de resserrement des liens, en dépit des nombreux points de désaccord existants entre les deux nations.
Le président Emmanuel Macron s’est rendu au Brésil
Le président français, Emmanuel Macron, a poursuivi sa visite en Amérique du Sud par un voyage au Brésil. Suite à son séjour de deux jours en Guyane et sa visite exceptionnelle du site d’assemblage de la fusée Ariane 6 à Kourou le mardi 26 mars, Macron a atterri à Belém, située en plein cœur de la forêt amazonienne, à 20h15 précises. Il s’agissait de sa première visite dans le pays. Parmi les points clés de sa visite, Macron a prévu de décorer le cacique Raoni. Son ambition est de s’associer davantage avec le Brésil pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver la biodiversité. Malgré cela, il existe de nombreux points de friction entre la France et le Brésil, actuellement dirigé par Lula.
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Le premier sujet de tension entre les deux pays concerne l’Ukraine. La France, cherchant des alliés depuis le début du conflit, se heurte à l’indépendance du Brésil. Suivant l’exemple de grands pays émergents comme l’Inde, ce dernier entend emprunter une troisième voie. D’une manière simplifiée, le Brésil considère Kiev comme partiellement responsable du conflit, qu’il percevoir principalement comme régional. Il n’est également pas question pour le Brésil de se soumettre aux desiderata des États-Unis. On retrouve une situation similaire concernant Gaza, le Brésil ayant sévèrement condamné la réaction d’Israël suite au 7 octobre.
D’autre part, le Mercosur, traité de libre-échange encourageant l’importation en Europe de produits agricoles latino-américains dont brésiliens, irrite également. La France s’oppose à ce traité, suscitant l’irritation de Lula. Ce dernier n’a pas hésité à qualifier Macron de protectionniste. Malgré l’intense controverse entourant le Mercosur durant la récente crise agricole, l’Élysée assure que cette question ne fera pas partie des sujets de discussion entre les deux présidents, dans une volonté d’apaisement.
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Néanmoins, malgré ces points de contention, pourquoi Emmanuel Macron a-t-il décidé de se rendre au Brésil? Selon son entourage, il souhaite retisser les liens avec ce géant démographique de 215 millions d’habitants et cinquième plus grand pays du monde en termes de superficie. La France y est le premier employeur étranger avec plus de 1100 entreprises. Toutefois, Macron n’avait jamais visité ce pays auparavant, ce qui est largement dû au climat politique sous le gouvernement de Jair Bolsonaro (2019-2023). Même si Macron se distingue politiquement de Bolsonaro, il décrit son successeur, Lula, comme un ami. Il avait même reçu ce dernier à Paris après sa sortie de prison, bien avant qu’il ne reprenne ses fonctions présidentielles.
Cette visite d’État, une rareté au Brésil depuis la pandémie de Covid-19, est perçue par l’Élysée comme un témoignage de cette proximité. Macron souhaite afficher cette relation autour de défis communs tels que la lutte contre le réchauffement climatique, l’éradication de la pauvreté et la sauvegarde de la biodiversité. C’est pourquoi il a débuté sa visite par Belém, suivi d’une cérémonie de remise de décoration au cacique Raoni, puis prévoyant des étapes à São Paulo, où il rencontrerait les Français résidents et l’ex-footballeur Rai, avant de se diriger vers Brasilia. Selon l’Élysée, Macron est conscient que l’année à venir sera « très brésilienne », avec le G20 à Rio en automne et la COP30 à Belém en 2025. Une visite au Brésil est donc une étape nécessaire.