Alors que l’élection est prévue dans trois mois et que les résultats des sondages sont préoccupants, certains partisans d’Emmanuel Macron questionnent la stratégie de faire du parti de Jordan Bardella leur seul et unique adversaire.
« L’idée est de motiver nos électeurs à se présenter aux urnes pour contrer le Rassemblement National, qui prend une avance importante », affirme un conseiller au sein du gouvernement. C’est en gros cette tactique que le côté présidentiel compte mettre en place pour les élections européennes. À seulement trois mois du scrutin, la situation est alarmante pour les soutiens de Macron. « On a l’impression d’être dans une ambiance de défaite », souffle un législateur de Renaissance. La tendance favorable à Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, ne fait que se renforcer avec le temps. Un récent sondage suppose même que son avance s’accentue : 31% des Français interrogés ont exprimé leur intention de voter pour la liste de Bardella, contre 18% pour celle de Renaissance, menée par Valérie Hayer. Ces chiffres proviennent d’une étude auprès de 12 000 personnes réalisée par Le Monde et publiée le 11 mars. L’écart de 13 points est considérable.
Les partisans d’Emmanuel Macron ont attaqué le Front national lors du grand discours de lancement de la campagne de Valérie Hayer à Lille. Gabriel Attal, le premier ministre, a qualifié les dirigeants du RN d’être des agents de « soumission » envers la Russie et a mis en garde contre la « grande tromperie » du « Clan Le Pen » . Les critiques sont jugées nécessaires pour contrer le RN, a récemment argumenté un conseiller exécutif lors d’un entretien avec la chaîne 42mag.fr.
Briser la bulle de Bardella
Parmi les membres du gouvernement, certains soutiennent cette approche. « Oui, il est nécessaire de dramatiser la situation, étant donné que nous vivons actuellement dans des temps dramatiques « , se désole un responsable du parti Renaissance. Pour beaucoup, cela revient également à pointer les relations du RN avec la Russie, qui constitue un élément central de la stratégie de Macron contre le parti de Marine Le Pen.
De l’avis d’autres personnes, cibler le RN ne fait que révéler le manque de stratégie.
Une divergence acceptée par le MoDem et Horizons
Les alliés de Renaissance, à savoir Horizons et le MoDem, n’adoptent pas entièrement cette ligne anti-RN.
« Ils ont tout intérêt à continuer ainsi ! »
Certains dans le camp de Macron espèrent minimiser l’écart avec le RN plutôt que de viser la victoire lors des élections du 9 juin.
En conclusion, le camp présidentiel doit trouver rapidement une stratégie efficace pour contrer son principal adversaire, le Rassemblement National.