Le ministre de l’Agriculture soutient que le Ceta est globalement bénéfique pour les exportations françaises et européennes.
La veille d’un vote important au Sénat, l’accord de libre-échange appelé le Ceta, entre l’Union européenne et le Canada, est vivement soutenu par Marc Fesneau. Selon le Ministre de l’Agriculture, en dépit des nombreuses critiques formulées à son encontre, ce traité est globalement avantageux pour les exportateurs français et européens, et d’une manière spécifique pour le secteur agricole. Il a exprimé ce point de vue mercredi 20 mars sur 42mag.fr. Le lendemain, les sénateurs devaient se prononcer sur le texte de loi autorisant sa ratification. Cependant, l’issue du vote était incertaine étant donné que le parti présidentiel est très minoritaire au Sénat.
C’est à l’initiative des députés communistes, et non du gouvernement, que ce texte est inscrit à l’agenda du Sénat. Leur souhait est clair : voir le Ceta rejeté. Cette éventualité est crédible étant donné que Les Républicains (LR), le principal parti politique du Sénat, semblent partager cet objectif. « Nous avons besoin d’accords de libre-échange, mais pas au détriment de notre souveraineté, en particulier alimentaire », soutient Bruno Retailleau, le leader des sénateurs LR.
Selon Marc Fesneau, toute cette agitation autour du Ceta n’est que de la « politique de bas étage ». Il considère que tout le monde comprend bien qu’il s’agit d’un moment critique pour l’agriculture et l’Europe. Avec les élections européennes approchant à grand pas, il regrette l’instrumentalisation du Ceta, car il estime qu’on a besoin de ces échanges commerciaux. « La puissance de l’agriculture française réside dans sa capacité à exporter ses produits laitiers, ses céréales, et bien sûr, ses vins et spiritueux. Il serait dommage de s’en priver », insiste-t-il.
Si les sénateurs refusent l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, la décision reviendra à l’Assemblée nationale. En 2019, le Ceta avait été approuvé de justesse par les députés. Mais maintenant que le parti présidentiel a perdu la majorité absolue à l’Assemblée, une nouvelle approbation n’est pas garantie.