L’ex-responsable du ministère de l’Education nationale considère qu’il serait avantageux, à plusieurs égards, de diminuer notre dépendance aux écrans. Elle pense notamment que cela pourrait jouer un rôle important dans la lutte contre des problèmes majeurs comme les discriminations, le harcèlement ou encore le changement climatique.
« Nous affrontons tous un défi », déclare avec véhémence Najat Vallaud-Belkacem. Elle a partagé un opinion dans un article paru le lundi 18 mars dans Le Figaro. L’ancienne ministre de l’Éducation nationale incite à reconsidérer « notre relation avec les écrans et plus précisément, avec Internet. » Son idée consiste en ce que « nous envisageons sérieusement les moyens de limiter la consommation d’Internet, en instaurant par exemple un quota de gigas à dépenser quotidiennement ».
« Ma suggestion ne relève pas d’une énième critique rétrograde », prévient-elle, se demandant si nous nécessitons « autant d’Internet ». Najat Vallaud-Belkacem soutient que réduire notre temps devant les écrans pourrait être « profitable à plusieurs niveaux », sur le plan « de l’évolution cognitive, de la santé, mais aussi pour combattre les discriminations, la maltraitance, le réchauffement planétaire ». À son sens, restreindre notre dépendance au numérique permettrait de « s’attaquer à une des principales causes de la pollution ».
« Si nous réalisons que nous disposons seulement de trois gigas à dépenser en une semaine, nous n’allons pas probablement les dépenser en partageant des remarques injurieuses ou en propageant des fausses nouvelles. »
Najat Vallaud-Belkacemdans « Le Figaro »
« Réduire l’utilisation d’Internet ne fera pas disparaître tous les problèmes », admet l’ancienne ministre, « néanmoins la rareté oblige à une certaine prudence ». « Il se peut que nous arrêtions de considérer qu’il est ‘normal’ de passer des heures à voir des films pornographiques en ultra HD », affirme-t-elle.
La secrétaire d’État chargée du Numérique, Marina Ferrari, a dénigré la proposition, la qualifiant de « la pire façon de discuter de notre lien avec les écrans ». « Traiter les risques mérite beaucoup mieux qu’une vision manichéenne et déconnectée du monde numérique, dont les utilisations sont aussi diverses que les utilisateurs », déclare-t-elle sur X.