L’action des forces de l’ordre baptisée « place nette XXL » a démarré lundi dans le but de combattre le commerce illégal de stupéfiants à Marseille.
« Pour ceux d’entre nous qui vivent ici, qui travaillent dans le social, qui sommes impliqués dans notre communauté, nous percevons ces actions comme une simple manœuvre de communication », a critiqué mardi 19 mars sur 42mag.fr Kaouther Ben Mohamed, à la tête de l’association Marseille en colère. Plus tôt dans la journée, lors d’une visite impromptue à Marseille, Emmanuel Macron, le chef de l’État, a déclaré qu’il ne se soumettra à « aucun discours de défaitisme » face à la problématique du trafic de drogue. Les déclarations du Président ont accompagné le lancement d’une importante opération de police visant à « assainir » les rues de la ville, qui a conduit à plus de 82 arrestations et 63 mises en garde à vue en l’espace d’un jour.
Lundi, 900 membres des forces de l’ordre – policiers, gendarmes et douaniers – ont été mobilisés à Marseille et ses alentours, un chiffre légèrement inférieur à 800 le mardi suivant. « Au-delà du déploiement policier déjà prévu et dont nous avions connaissance, qui est bien sûr nécessaire, nous espérions l’ouverture de mille postes d’éducateurs spécialisés, la construction de maisons de santé et centres culturels », a argumenté Kaouther Ben Mohamed, prônant une « prévention » accrue vis-à-vis de la drogue, notamment dans le milieu scolaire.
« La seule répression n’est pas une solution viable »
« Si recourir à la répression était une réponse effective à cette problématique, considérant tous les plans et toutes les visites des ministres au fil des années, on aurait à l’heure actuelle réussi à éradiquer les trafics », a-t-elle souligné. « Il est bien entendu nécessaire d’avoir une certaine répression et des sanctions exemplaires, mais cela ne sera pas suffisant. Pour beaucoup de jeunes, le trafic de drogue est leur seule perspective d’avenir et la seule réalité qu’ils rencontrent au quotidien », a conclu Kaouther Ben Mohamed.