En relançant le débat sur la diminution de la période d’indemnisation des demandeurs d’emploi, le chef du gouvernement a provoqué des réactions vives parmi les acteurs sociaux, les forces politiques adverses… et même au sein de sa propre équipe.
Avancer rapidement et de manière déterminée : une approche qui provoque des interrogations
Avec pour ambition de réformer l’assurance chômage encore plus sévèrement, Gabriel Attal s’engage dans sa première grande réforme pour réaliser des économies face à un bilan budgétaire en déclin. Ce faisant, il pourrait toutefois engendrer le mécontentement social juste avant les élections européennes. En envisageant une réduction de la durée de l’indemnisation chômage, de son montant, et en imposant une augmentation de la durée de travail nécessaire pour y avoir droit, le Premier Ministre a clairement établi sa ligne de conduite ce mercredi 27 mars. Son but ? Encourager le retour à l’emploi en rendant le « modèle social » français plus attractif.
Trois stratégies pour réformer l’assurance chômage sont à l’étude, et les partenaires sociaux devront, en première instance, en débattre. Autant dire que les syndicats s’y opposent déjà farouchement. Même parmi les membres de l’équipe d’Emmanuel Macron, certains se questionnent sur le bien-fondé de cette réforme imminente.
« S’il est question d’épargner de l’argent, mieux vaut être transparent »
« Exercer une telle pression sur les syndicats, c’est d’une extrême rudesse », déclare un représentant élu de Renaissance. Mais c’est avant tout la philosophie qui interroge : Emmanuel Macron avait lui-même fait la promotion d’une nouvelle approche pour l’assurance-chômage, plus flexible. Si le taux de chômage diminue, alors les conditions se durcissent ; si le taux de chômage s’accroît, alors les conditions se relâchent, tel était le principe de la réforme envisagée en 2022.
« Nous ne sommes pas dans une situation où tout va pour le mieux, ce qui expliquerait un durcissement des conditions », affirme un responsable de la majorité, au moment où le taux de chômage stagne. Et de poursuivre : « S’il est question d’épargner de l’argent, mieux vaut être transparent ». Néanmoins, la loi autorise le gouvernement à mener à bien sa réforme par décret, sans requérir l’approbation des parlementaires, qui pourraient au final n’être que des spectateurs, qu’ils soient d’accord ou non.