À l’approche de la cérémonie d’inauguration des Jeux de Paris 2024, qui n’est plus qu’à moins de cinq mois, Laurent Nuñez tient à apporter des garanties en ce qui concerne la protection de l’évènement. Certains jours, il envisage de faire appel à jusqu’à « 45 000 membres des services de sécurité ».
« C’est un challenge qui nous attend, mais nous l’assumerons », proclame le représentant en chef de la police parisienne, Laurent Nuñez, qui s’est exprimé le mercredi 6 mars sur 42mag.fr au sujet du plan de sécurité prévu pour les Jeux olympiques de Paris 2024. L’organisation de la sûreté pour ce type d’événement demandera la mobilisation d’approximativement « 45 000 personnels des forces de l’ordre à certains moments, et une moyenne de 30 à 35 000 tout au long de l’événement », annonce le préfet, en précisant que cette situation est sans précédent. Toutefois, son assurance reste inébranlable : « Nous en sommes capables ici en France », dit-il, se référant notamment à l’organisation réactive rendue nécessaire par « le devoir de mémoire en l’honneur des victimes des attaques de Charlie Hebdo et de l’HyperCasher », l’Euro 2016 et l’édition de la Coupe du monde de rugby.
De plus, la capacité d’accueil des spectateurs qui se joindront à la procession fluviale de la cérémonie inaugurale a été déterminée à 326 000 individus, parmi lesquels 222 000 d’entre eux disposeront d’une admission gratuite, une décision prise au regard de « contraintes logistiques et de consignes de sécurité », spécifie-t-il, en ajoutant que « nous faisons des choix en fonction des normes de sécurité pour le public, en particulier lors du rassemblement de grandes foules, où nous ne dépassons pas trois personnes par mètre carré ». Selon lui, il s’agit à peu près du nombre « définitif« , qui peut encore « être réduit de quelques milliers« .
Identification de plusieurs « risques »
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a partagé des informations concernant le plan de sécurité prévu pour la cérémonie d’ouverture des Jeux lors de son audience au Sénat le mardi 26 juillet. Laurent Nuñez confirme qu’il dispose « des ressources nécessaires, qui sont sous la supervision du ministère de l’intérieur, pour garantir la sécurité durant les JO ». Il tente de rassurer le public en affirmant qu' »il n’y a pas de menace islamiste connue », bien qu’il reste extrêmement prudent, en particulier face « aux menaces internes émanant d’individus présents sur notre territoire, qui pourraient passer à l’acte, et aux menaces inspirées par des sources extérieures, comme l’État islamique, l’Afghanistan, la Syrie… ». L’islamisme n’est toutefois pas la seule menace identifiée: « il y a également des risques d’actions de l’extrême gauche et de l’extrême droite » et « il existe un danger lié aux militants écologistes radicalisés, qui ont déjà annoncé leur intention de mener une série d’actions de désobéissance civile », ajoute-t-il.
Ce qui préoccupe également, c’est la « menace russe », compte tenu des nombreuses tentatives de déstabilisation menées récemment par la Russie : autour de la guerre Israël-Hamas, par le biais des dessins d’étoiles de David en bleu tracés à Paris ou encore l’aggravation de la hantise liée aux punaises de lit sur les réseaux sociaux, à un an des JO. Pour le préfet, la Russie est une menace constante. « Les cyberattaques seront un risque significatif, mais nous pouvons avoir confiance en l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) », assure-t-il.
En ce qui concerne le danger posé par des manquements ou des vols de dossiers liés à la sécurité des Jeux olympiques, qui ont été mis sous le feu des projecteurs par le vol d’un ordinateur de la mairie de Paris révélé la semaine dernière, Laurent Nuñez tente également de rassurer. Les documents volés sont « des plans de circulation, qui ne mettent pas en danger la sécurité des Jeux Olympiques ». Les véritables plans de sécurisation des JO « sont conservés par les forces de l’ordre », ils « sont très protégés » et « nulle part ailleurs ».