Les membres parlementaires appartenant au parti d’Edouard Philippe ont le contrôle sur l’agenda de l’Assemblée pour ce jeudi, au cours duquel les tensions entre les groupes Renaissance et Horizons s’intensifient.
Au regard du nombre de députés Renaissance qui seront présents le jeudi 14 mars pour débattre des projets de loi sur l’habillement rapide ou le mandat cumulatif proposé par leurs alliés d’Horizons? Sylvain Maillard, le leader des macronistes, n’a pas pris la peine de rallier les forces de Renaissance pour remplir les bancs, car des tensions sont au plus haut, on parle même d’une « guerre froide » avec Laurent Marcangeli, chef de file du groupe d’Edouard Philippe.
En effet, les frictions ont été déclenchées par le départ de deux députés de la Renaissance pour rejoindre le groupe Horizons il y a environ un mois. Cette situation a été très mal vécue par Sylvain Maillard, même si les Horizons se défendent de toute « démarche agressive » en affirmant simplement : « Nous n’avons fait qu’accueillir des personnes désirant se joindre à nous. » Ces récents événements ont conduit à un refus de Sylvain Maillard d’avoir des échanges avec Laurent Marcangeli. De ce fait, certaines réunions importantes au sein de la majorité ont été ignorées, ce qui a incité Jean-Paul Matteï, le leader du groupe Modem, à proposer ses services de « médiateur ».
Des députés de Renaissance « indignés » ou « stupéfaits »
Les trois leaders de la majorité à l’Assemblée se sont finalement réunis pour un dîner le mercredi soir afin de trouver une solution à ce blocage… Se crée alors une nouvelle vague de tension avec l’intervention de Naïma Moutchou, la vice-présidente de Horizons de l’Assemblée. Ses collègues de Renaissance étaient soit « indignés » soit « stupéfaits » après qu’elle ait autorisé des députés RN à co-signer une de ses propositions de loi. Une telle pratique est impensable en « macronie ».
Les tensions entre les macronistes et les philippistes sont fréquentes, comme le rapporte un conseiller ministériel : « La situation est tendue. »
Ces conflits sont principalement motivés par l’ambition présidentielle d’Édouard Philippe pour l’année 2027. Par exemple, il y a deux semaines, l’ancien Premier ministre avait alerté sur l’état des finances publiques dans le journal L’Opinion : « »Aujourd’hui, le problème réside dans le manque de réformes substantielles », une déclaration qui a provoqué le courroux d’un ministre : « Toutes les réformes importantes lorsqu’il occupait le poste de Matignon étaient des initiatives de Macron, alors que Philippe, lui, n’a eu pour principal fait d’armes que les 80 km/h… Quant à ses leçons sur les réformes… ».
Ensuite, la moindre occasion est prétexte à soupçon, comme la récente campagne des philippistes visant à ce que l’ancien ministre Clément Beaune soit le leader pour les élections européennes. Selon un responsable de la campagne, « c’était leur manière de dire : si les élections sont un échec, nous n’y sommes pour rien ». Ces tensions sont source d’inquiétude au sein de la majorité, comme le souligne ce commentaire : « Nous devrions vraiment faire front commun pour terminer le mandat et présenter un unique candidat pour 2027 ».