L’objectif principal du document est d’éviter que des employeurs n’obligent leurs collaborateurs à aplatir leurs boucles pour masquer leurs coiffures afro, ou à dissimuler leurs tresses et rastas.
Jeudi 28 mars, en première lecture, l’Assemblée nationale a approuvé une proposition de loi qui établit des sanctions pour la « discrimination capillaire », en particulier au travail, malgré certaines objections concernant la nécessité de cette mesure.
La proposition de loi introduite par le député guadeloupéen Olivier Serva (membre indépendant du groupe Liot) a reçu 44 voix en faveur tandis que deux ont voté contre, avant d’être envoyé au Sénat où son sort reste incertain. L’objectif principal est d’empêcher les employeurs d’exiger de leurs employés qu’ils lissent leurs cheveux pour cacher leurs coiffures afro, ou qu’ils dissimulent leurs tresses et dreadlocks. Il est proposé d’intégrer dans la liste des discriminations punissable par la loi tout ce qui se rapporte à « la forme, la teinte, la longueur ou la texture de la chevelure ».
Rendre plus explicite une loi qui condamne déjà les discriminations
En France, la loi reconnaît déjà 25 types de discriminations au travail, incluant l’âge, le genre, ou l’apparence physique, ce qui inclut la coiffure. « Cependant, il y a un énorme décalage entre la théorie et la pratique », a affirmé Olivier Serva, insistant sur l’importance de « clarifier » une « loi mal interprétée ou mal comprise ».
Le député a fait référence aux « femmes noires qui sont contraintes de lisser leurs cheveux » avant un entretien d’embauche, aux « individus roux, cibles de nombreux préjugés négatifs », ou encore aux « hommes atteints de calvitie ».
Le gouvernement a donné un « avis positif » sur la proposition de loi, en se remettant à « la prudence » des députés. Il a « le mérite d’exposer ce genre de discriminations », même si la loi permet « déjà de les combattre », a souligné la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé.