Au cours d’une réunion publique organisée le 9 mars, Valérie Hayer, qui dirige la liste Renaissance, a établi une analogie entre Marine Le Pen et Edouard Daladier, ce dernier étant connu comme le chef d’Etat français qui a signé les accords de Munich en 1938.
En pleine bataille pour les élections européennes, la tête de liste de Renaissance, Valérie Hayer, lors d’un rassemblement le 9 mars, a déclaré : « Hier, Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orban. Les mêmes discours, les mêmes argumentations, les mêmes débats. Nous sommes à Munich en 1938. » Valérie Hayer assimile donc Marine Le Pen à Édouard Daladier, qui était le président du Conseil en 1938. Sa déclaration a suscité quelques grincements de dents. Pour comprendre le débat, il faut revenir en arrière et examiner les événements il y a plus de 85 ans.
Les traités de Munich
Édouard Daladier était une personnalité emblématique de la gauche radicale populaire à l’époque, très éloignée de l’extrême droite représentée aujourd’hui par Marine Le Pen. Neville Chamberlain occupait le poste de Premier ministre britannique. En 1938, Adolf Hitler, à la tête de l’Allemagne, se révélait de plus en plus menaçant. Il voulait annexer les Sudètes, une région de la Tchécoslovaquie. Il promettait en retour la paix. Chamberlain et Daladier cèdent à son exigence. Ils signent alors les traités de Munich les 29 et 30 septembre 1938. Pour Isabelle Davion, historienne, cette comparaison ne correspond pas à la situation actuelle avec la Russie.