Dans le dernier film de Pascal Bonitzer, une peinture d’Egon Schiele, dérobée durant les conflits armés, tient le rôle principal. Le cinéaste narre ce récit de pillage et de dédommagement avec un mélange d’approches sérieuse et décontractée.
Pascal Bonitzer, le réalisateur, s’est basé sur un fait réel pour l’écriture du scénario de son nouveau film qui relate une histoire incroyable, celle de la découverte, presque par miracle, d’un tableau d’Egon Schiele disparu depuis près de quatre-vingts ans. Ce film rassemble une distribution de haut niveau et sera projeté dans les cinémas à partir du 1er mai 2024.
Alex Lutz interprète André Masson, un commissaire-priseur qui travaille dans une grande maison d’enchères. Il est étonné lorsqu’il reçoit une lettre informant qu’un chef-d’œuvre d’Egon Schiele, intitulé Tournesols , perdu depuis la Seconde Guerre mondiale, a été retrouvé dans une maison à Mulhouse en Alsace.
Le commissaire-priseur prend la décision d’aller vérifier la légitimité de cette œuvre chez Martin (Arcadi Radeff), un jeune travailleur qui vit seul avec sa mère (Laurence Côte). Bertina (Léa Drucker), une experte en art expressionniste qui est également son ex-épouse, l’accompagne. Une fois devant le tableau, ils sont convaincus, c’est assurément la fameuse peinture du peintre autrichien. Mais d’où provient ce tableau, comment est-il arrivé dans cette modeste maison, qui sera le nouveau propriétaire de l’œuvre, et à quel prix ?
La reconnexion d’une lignée rompue
Le tableau, du vol à la restitution, devient le sujet d’une aventure qui fera se confronter deux classes sociales, une expérience qui changera tous les protagonistes pour toujours. La Shoah, le vol des familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale, la complicité de la police française, l’héritage… C’est l’histoire incroyable de ce tableau dérobé puis retrouvé que Pascal Bonitzer utilise pour réaliser une comédie captivante avec une suite de personnages soigneusement dépeints.
Le réalisateur décrit sans ménagement le monde féroce du marché de l’art, où le personnage d’André apparaît comme un leader. Avec ses voitures et ses montres de luxe, le commissaire-priseur fait preuve de cynisme et de condescendance. « On réalise à quel point ce milieu est compétitif. Je ne savais pas à quel point il y avait cette férocité, comme dans le monde de la finance », fait remarquer l’actrice Léa Drucker lors d’une interview à 42mag.fr Culture.
Trois femmes gravitent autour de lui dans cette aventure : sa stagiaire, une menteuse compulsive qui cache un secret (Louise Chevillotte), une ex-femme excentrique, amatrice de bains et sa seule vraie amie, et Maître Egelman (Nora Hamzawi), une avocate qui lui plaît mais qui est intéressée par une autre personne.
Entre manipulations et négociations secrètes, le film nous conduit à travers un processus qui se terminera par un accord satisfaisant pour tous. Le personnage de Martin, poignant et joué magistralement par le jeune acteur Arcadi Radeff, émerge comme le lien retrouvé d’une lignée interrompue.
Un scénario bien structuré abordant un sujet surprenant, des dialogues délicieux, une mise en scène classique mais efficace et une excellente distribution font de ce dernier film de Pascal Bonitzer un moment à la fois éducatif et divertissant.
L’aperçu
Genre : comédie dramatique
Réalisateur : Pascal Bonitzer
Acteurs : Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, Arcadi Radeff, Alain Chamfort
Pays : France
Durée : 1h31
Sortie : 1er mai 2024
Distributeur : Pyramide Distribution
Synopsis : André Masson, un commissaire-priseur éminent de la célèbre maison de ventes Scottie’s, est informé par courrier qu’une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. D’abord dubitatif, il se rend sur les lieux et doit accepter l’évidence : le tableau est original, une œuvre d’art manquante depuis 1939, spoliée par les nazis. André voit en cet événement l’apogée de sa carrière, mais c’est aussi le début d’une lutte qui pourrait la mettre en danger. Heureusement, il sera aidé par son ex-épouse et collègue Bertina, et par sa stagiaire capricieuse Aurore…