Un souci informatique a conduit à ce que plusieurs conducteurs n’éprouvent plus de déduction de points sur leur licence de conduite suite à des transgressions routières. Une perte financière de 8 millions d’euros est déplorée par l’Union nationale des spécialistes du permis à points.
Dans les centres de formation à la sécurité routière, la fréquentation est en baisse régulière. Ces centres offrent des stages qui permettent aux conducteurs d’obtenir des points sur leur permis de conduire, suite à une contravention. Cette chute en fréquentation pourrait être due à la suppression du retrait de point en cas de dépassement de vitesse de moins de 5 km/h, une loi qui est effective depuis janvier. Cependant, la réelle raison de cette baisse serait plutôt un dysfonctionnement informatique de l’Antai, l’agence de gestion automatisée des sanctions, qui sévit depuis novembre. En effet, les conducteurs fautifs paient toujours leurs amendes, mais conservent paradoxallement leurs points. Les centres de formation se retrouvent ainsi en situation compliquée. Le syndicat national des centres de formation au permis à points estime à 8 millions d’euros le manque à gagner.
À Boulogne-Billancourt, Pascal, un formateur, assure d’ordinaire organiser des stages hebdomadaires. Cependant, il constate une difficulité croissante à attirer les participants. « Il faut garder en tête que les centres ne sont pas autorisés à mettre en place de stage s’il y a moins de six participants. Ainsi, les centres sont contraints d’annuler les stages faute de suffisamment de stagiaires. Il y a une régression d’activité d’environ 30% à l’échelle nationale », exprime Pascal. Majid, un psychologue actif dans le même centre que Pascal, partage son inquiétude. « J’organisais auparavant entre 8 et 10 stages par mois, actuellement ce chiffre est réduit à 2 ou 3, ça devient lourd à gérer car ces stages représentent environ 80% de mon revenu, c’est significatif », indique-t-il.
Diminution des retraits de points pour les conducteurs
Selon eux, la raison pour laquelle les conducteurs particpent moins aux stages de récupération de points est simplement qu’ils perdent moins de points de permis. « On a vu des contraventions pour franchissement de feu rouge qui entraînent normalement une amende de 135 euros et un retrait de 4 points. Mais curieusement sur le PV, on constate que cette infraction n’entraîne pas de retrait de point », explique Pascal.
« Les sanctions des infractions ne se traduisent plus par des retraits de points pour le moment. »
Joël Polteau, président du syndicat national des centres de formation du permis à pointsà 42mag.fr
Ces anomalies ont commencé à apparaître en novembre, lorsque l’État a essayé de modifier le logiciel automatisé pour éliminer les retraits de points pour les infractions mineures, mais le processus ne s’est pas passé tel qu’attendu. Joël Polteau, le président du Sydicat national des centres de formation du permis à points, s’est rapproché des services de l’État pour obtenir des éclaircissements. « Les responsables de la sécurité routière m’ont plutôt parlé d’un problème informatique. C’est apparu après l’intervention des techniciens sur le fichier des permis à point », rapporte-il. Quant à la direction de la sécurité routière, elle assure que le dysfonctionnement est en voie de résolution, tout en demeurant muette sur la date de résolution.