Jusqu’à maintenant, plus de trois millions de véhicules appartenant à la catégorie L, qui comprend les scooters, les motos, les tricycles et les petites voitures, n’étaient pas soumis aux contrôles qui ont été mis en place en 1992 pour les automobiles.
Le contrôle technique est désormais une réalité pour les motos, scooters, voiturettes et quads à partir de ce lundi 15 avril, une mesure qui a suscité une intense discussion. Ces véhicules, qui appartiennent à la catégorie L et dont le nombre s’élève à trois millions, sont maintenant concernés par cette obligation. Les véhicules immatriculés avant 2017, qui représentent la majorité, devront se conformer à ce nouveau règlement d’ici 2024. C’est une évolution considérable pour les contrôleurs techniques, jusqu’à présent chargés uniquement des voitures.
Joël Mendes, contrôleur technique basé à Dourdan, en Essonne, est prêt à recevoir ses premiers clients à deux roues cette semaine. « Nous avons mis en place une zone dédiée équipée d’un ensemble d’outils spécialisés : supports pour motos, bloc de roue… Nous avons dû investir entre 5 et 10 000 euros dans de l’équipement adapté. »
Cela a nécessité une dizaine d’années et plusieurs recours pour mettre en œuvre cette directive européenne de 2014, qui a déjà été adoptée dans plusieurs pays européens. Son objectif est d’améliorer la sécurité routière et de réduire la pollution.
Identification du véhicule, état des pneus, système d’éclairage…
Joël et son coéquipier ont également dû suivre une formation intensive de trois jours pour mémoriser les 78 points de contrôle. Usure excessive des freins, direction imprécise, fuites, pneus lisses : 87 défaillances majeures peuvent entraîner un nouvel examen, c’est-à-dire que le véhicule doit être réparé et inspecté à nouveau dans les deux mois suivants. Le contrôle du niveau de bruit et du système de limitation de vitesse, souvent modifié sur les scooters, ne deviendra obligatoire qu’en été 2025. « Sur les motos, nous vérifierons l’identification, la plaque d’immatriculation, le numéro de série gravé sur le châssis. Sans oublier l’état des pneus, de la chaîne, des amortisseurs :« l’usure des plaquettes de frein, des disques, l’état des conduites de frein, des flexibles de frein« .
Les contrôleurs s’intéresseront également de près à l’éclairage, ainsi qu’aux câbles électriques et aux rétroviseurs. « Nous vérifierons aussi la pollution du véhicule« , ajoute Joël.
« Il y a beaucoup d’aspects à considérer. Il faut s’assurer que les véhicules sont en bon état avant de les utiliser, bien sûr ».
Joël Mendessur 42mag.fr
Jusqu’à présent, les conducteurs de deux-roues ne se précipitent pas pour prendre rendez-vous. « Je prévois une augmentation du nombre de clients à partir de mai ou juin, lorsque le beau temps incitera les gens à sortir leurs motos« , espère Joël Mendes. Le coût du contrôle technique pour les deux-roues est fixé à 75 euros dans ce centre.