L’agent de réalisation a révélé que le cinéaste est décédé jeudi à cause d’une maladie.
Le cinéaste Laurent Cantet, récipiendaire de la Palme d’or en 2008, est décédé à 63 ans, succombant à une maladie. C’est ce qu’a annoncé sa représentante le jeudi 25 avril, confirmant les nouvelles rapportées par Libération. Au moment de son décès, il travaillait sur le film L’Apprenti, dont la sortie était prévue pour 2025.
Le Festival de Cannes a rapidement rendu hommage à Cantet, le décrivant comme un « humaniste obstiné, qui cherchait la lumière malgré la brutalité sociale, qui trouvait l’espoir malgré la rigueur de la réalité ». Le festival a salué Cantet comme un cinéaste et scénariste dont l’œuvre humanitaire et cohérente dessine un cinéma émouvant, imprégné de la société. Ils ont également rendu hommage à son travail sur Entre les murs, un film qui se distingue par son réalisme impressionnant.
Laurent Cantet, né en avril 1961, a été élevé par des parents professeurs. Il a étudié le cinéma à l’Idhec, une prestigieuse école de cinéma, aux côtés de futurs cinéastes tels que Dominik Moll.
Son premier long métrage, Ressources humaines, sorti en 1999, marqua les esprits. Le film explore les rapports sociaux d’une usine à travers une relation père/fils et propulse Jalil Lespert dans les feux de la rampe, lui valant un César de la meilleure première œuvre.
Le réalisateur a ensuite tourné deux autres longs métrages, L’Emploi du temps et Vers le Sud, avant d’obtenir la reconnaissance internationale avec Entre les murs. Ce film, adapté du roman de François Bégaudeau, raconte la vie quotidienne d’un professeur de français dans une école située en zone d’éducation prioritaire. Laurent Cantet a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes pour ce film à petit budget mais grand impact.
« Arthur Rambo » inspiré de l’affaire Mehdi Meklat
Quatre ans après son succès majeur, Laurent Cantet réalise Confessions d’un gang de filles, une adaptation du roman de Joyce Carol Oates. Le film raconte l’histoire de cinq jeunes filles qui forment un gang pour se défendre contre le patriarcat et l’oppression masculine en 1955.
En 2014, Cantet dirige une autre comédie dramatique, Retour à Ithaque, qui traite de la dictature cubaine. Deux ans plus tard, il travaille aux côtés de Marina Foïs sur L’Atelier, qui revient à Cannes. Ce film met en scène un atelier d’écriture pour des jeunes en réinsertion. « Le film décrit un monde peut-être plus difficile que celui illustré dans Entre les murs. Mais en même temps, j’espère que le film montre aussi l’importance du discours. Et que les jeunes le maîtrisent plutôt bien », avait alors déclaré Laurent Cantet.
De son dernier film, Arthur Rambo, sorti en 2021, traite de l’affaire Mehdi Meklat, un écrivain qui a déclenché une controverse après la découverte d’une série de tweets racistes, antisémites et homophobes publiés sous pseudonyme.
Cantet a souvent travaillé avec Robin Campillo (120 battements par minute), qui était son monteur avant de devenir réalisateur. Avec Pascale Ferran et Cédric Klapisch, il avait fondé La Cinetek en 2015, une plateforme de VOD éditorialisée par des cinéastes.