Les administrateurs de l'Université de la Sorbonne à Paris ont fermé le bâtiment principal lundi après que des manifestants, en colère contre la guerre à Gaza, se soient rassemblés devant l'institution et dans son hall principal. Cela survient après que les étudiants de l'université d'élite de Sciences Po à Paris ont accepté d'annuler des manifestations similaires, dernier signe que de telles protestations débordent des universités américaines.
Environ 150 manifestants scandant « Palestine libre » se sont rassemblés lundi midi aux portes de la Sorbonne – l'une des plus anciennes universités du monde – tandis que les étudiants installaient une douzaine de tentes dans la cour et dans le hall d'entrée principal et déployaient un drapeau palestinien géant.
Les manifestants pacifiques ont appelé l'université à condamner les actions d'Israël à Gaza, faisant écho aux appels similaires lancés par des manifestants sur les campus aux États-Unis – dernier signe que de telles manifestations s'étendent à l'Europe.
Poursuite des manifestations ailleurs
« Nous sommes la continuation de l'appel des étudiants de Harvard et de Columbia », a déclaré la militante Lorelia Frejo à l'AFP. « Après les actions à Sciences Po, nous sommes là pour que ça continue. »
Vendredi, la police est intervenue lorsqu'une cinquantaine de manifestants pro-israéliens sont arrivés sur le campus parisien de Sciences Po, où plus d'une centaine de manifestants pro-palestiniens occupaient un bâtiment, après plusieurs jours de sit-in et de manifestations.
Samedi, l'université a déclaré que les étudiants pro-palestiniens avaient accepté d'annuler leur action en échange d'un « débat interne » sur les liens de l'université avec Israël.
Les autorités universitaires ont également accepté d'abandonner toutes les procédures disciplinaires contre les manifestants, selon une note envoyée aux étudiants et aux professeurs par l'administrateur de Sciences Po, Jean Basseres.
Liens avec les États-Unis
Sciences Po a un programme d'études conjoint avec l'Université Columbia de New York, où plusieurs étudiants français ont participé à des manifestations qui se sont étendues après l'arrestation massive de plus de 100 personnes il y a dix jours.
Les administrateurs de Columbia ont déclaré que les manifestations n’étaient pas autorisées, qu’elles perturbaient l’éducation et favorisaient l’antisémitisme.
Depuis lors, des centaines de manifestants dans des universités américaines ont été arrêtés alors qu'ils copiaient les campements créés par les étudiants de Colombie.
En France, plusieurs hommes politiques, dont Mathilde Panot, qui dirige le groupe de députés d'extrême gauche France Insoumis à l'Assemblée nationale, ont appelé sur les réseaux sociaux leurs partisans à se joindre aux manifestations de la Sorbonne.
(avec fils de presse)