Il s’agit d’une première dans l’histoire des assemblées préparatoires aux élections européennes. La réunion s’est déroulée le vendredi 29 mars, dans les locaux du SGDSN, qui est l’acronyme du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale.
Le danger constant des cyberattaques en mars 2024
En mars 2024, nous avons été rappelés à l’omniprésence des cyberattaques. Suite aux massives fuites de données auxquelles France Travail et divers ministères ont fait face, cela s’est avéré être le tour des institutions éducatives. Le risque persistant de nouvelles cyberattaques ou d’interférences étrangères est réel.
Préparation aux élections européennes dans ce climat perturbé
Les élections européennes à venir (le 9 juin prochain) ne sont pas épargnées par ces menaces. En réponse, l’État français a choisi d’aborder le problème frontalement en organisant pour la première fois une session de sensibilisation à l’intention des partis politiques. Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) a notamment accueilli, le vendredi 29 mars au matin, toutes les équipes de campagne. Au total, dix-sept partis y ont pris part.
Un État potentiellement manipulateur : la principale peur
Stéphane Bouillon, Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, prévient que les élections européennes constituent une cible majeure pour les manipulations étrangères. Il craint qu’un État utilise ces élections pour promouvoir ses propres intérêts. Les candidats ont été prévenus sur trois aspects principaux : le vol de données par le biais de cyberattaques, la diffusion de fausses nouvelles visant à discréditer certains candidat et la menace posée par les espions. Un éclairage a été apporté par des exemples récents tels que des soupçons de corruption au sein du Parlement Européen, le Qatargate et les fuites d’informations Macron lors des élections présidentielles de 2017.
Stéphane Bouillon met l’accent sur l’intérêt que suscitent les pouvoirs législatifs des députés européens auprès des divers États, services de renseignements et organisations internationales. Richard Bouigue, membre de l’équipe de campagne de Raphaël Glucksmann, a pris note des risques associés et des stratégies précédemment utilisées. Alexandre Loubet, directeur de campagne de Jordan Bardella (Rassemblement national), estime que l’État se mobilise de manière sérieuse sur cette question. Il avance que les « fausses nouvelles », principalement concernant de prétendues ingérences, visent particulièrement son parti. Cinq cas d’ingérences numériques étrangères ont été détecter lors des élections présidentielles et législatives de 2022 par Viginum, une institution française spécialisée dans la lutte contre ces phénomènes.